Les signes les plus en faveur d'une origine bactérienne d'une conjonctivite sont : une rougeur qui estompe complètement les vaisseaux normalement visibles à l'intérieur des paupières, sur leur face en contact avec le globe oculaire ; la présence d'un écoulement purulent.
Chez les patients ayant une conjonctivite présumée bactérienne (80 % des cas), une gêne importante, le port de lentilles de contact ou une immunodépression justifient de recourir d'emblée à un antibiotique par voie locale, souvent en collyre, parfois en pommade.
Dans les autres situations, un lavage oculaire à l'eau ou au sérum physiologique, plusieurs fois par jour pendant quelques jours, est la mesure de premier choix. Environ la moitié des conjonctivites d'origine bactérienne guérissent en une semaine sans traitement antibiotique. L'antibiothérapie paraît justifiée si la gêne est persistante après 3 jours à 4 jours de lavage oculaire.
Aucune donnée n'établit de différence d'efficacité entre les antibiotiques par voie locale disponibles. Le profil d'effets indésirables et la praticité sont les principaux critères de choix. L'azithromycine, l'acide fusidique, la rifamycine sont les antibiotiques avec la balance bénéfices-risques la plus favorable.
En pratique, en France, début 2018, un collyre unidoses à base d'azithromycine est le premier choix pour traiter une conjonctivite bactérienne chez les patients qui ne portent pas de lentilles de contact. Il est dépourvu de conservateur et d'excipient exposant à un risque d'allergie. Son administration est moins contraignante que celle des autres antibiotiques : 2 applications par jour pendant 3 jours. L'azithromycine est utilisable au cours de la grossesse.
©Prescrire 1er mai 2018
"Conjonctivites présumées bactériennes. Parfois un antibiotique, à choisir à bon escient" Rev Prescrire 2018 ; 38 (415) : 361-365. (pdf, réservé aux abonnés)
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