Pour la santé des enfants, le lait maternel, comme alimentation exclusive de la naissance jusqu'à l'âge de 6 mois au moins, est en général préférable à une alimentation par lait industriel.
Quand une femme qui allaite prend un médicament, ce médicament est en général présent dans son lait, en quantité variable selon de nombreux facteurs. Quand un médicament est envisagé ou utilisé chez une femme qui allaite, il importe de prendre aussi en compte l'exposition de l'enfant aux effets indésirables du médicament via le lait maternel. L'ampleur et les effets cliniques de cette exposition varient selon de nombreux facteurs, et sont globalement peu évalués.
Pour soigner une femme qui allaite sans lui faire perdre de chances et sans nuire à l'enfant allaité, sur quoi fonder les choix d'un traitement médicamenteux ? Prescrire consacre un dossier à cette question dans son numéro de juillet.
Pour éviter une exposition de l'enfant à des médicaments peu utiles, un premier principe est de cerner l'importance du traitement et sa balance bénéfices-risques pour la mère.
Selon l'intérêt du médicament pour la mère, face à un risque de nocivité élevé pour l'enfant, qu'il soit établi ou non, il est prudent de renoncer soit au médicament soit à l'allaitement maternel. Quand le risque d'effets indésirables pour l'enfant allaité est connu et modéré, il s'agit d'estimer la balance bénéfices-risques globale, pour la mère et pour l'enfant, et de surveillance de l'enfant. Rarement, on dispose de données solides montrant que le risque pour l'enfant est faible, sans exclure pour autant que des effets indésirables surviennent.
©Prescrire 1er juillet 2017
"Quelques principes de choix rationnel d'un médicament pendant un allaitement maternel" Rev Prescrire 2017 ; 37 (405) : 533-537. (pdf, réservé aux abonnés)