L'intertrigo des orteils (ou pied d'athlète) est une lésion inflammatoire de la peau causée par des champignons (Candida ou dermatophyte) ou des bactéries. Son évolution est le plus souvent sans gravité.

Les patients ressentent parfois des démangeaisons, ou des douleurs en cas de brèche cutanée.

L'humidité et la chaleur sont propices au développement des microorganismes entre les orteils. Les champignons en cause se transmettent par contact des pieds nus avec des objets ou un sol contaminés, ou par contact direct avec la peau infectée d'une autre personne. Le plus souvent, la gêne est modérée.

Une guérison spontanée est observée après 6 à 8 semaines chez une personne sur trois. La fragilité de la peau, le grattage, ou un défaut de propreté contribuent à une extension locale des lésions, avec parfois une surinfection bactérienne. Chez les patients atteints de diabète ou d'immunodépression, le risque de complications notamment infectieuses, est accru.

En cas d'intertrigo des orteils, des mesures simples limitent le développement des micro-organismes et la contamination : sécher minutieusement les pieds et les espaces entre les orteils après la toilette ; changer tous les jours de chaussettes, bas, collants ; éviter le port de chaussures sans chaussettes ; changer le tapis de la salle de bain. D'autres mesures visent à prévenir la surinfection : laver les pieds, les mains et les ongles chaque jour à l'eau et au savon, et éviter la manipulation des lésions, notamment leur grattage.

De nombreux antifongiques par voie orale ont une efficacité similaire dans les intertrigos des orteils d'origine fongique. Le plus éprouvé est l'éconazole dosé à 1 %. Le ciclopirox dosé à 1 % est une alternative. Chez la femme enceinte, le miconazole est l'antifongique en application cutanée le mieux évalué.

©Prescrire 1er avril 2016

"Intertrigo des orteils" Rev Prescrire 2016 ; 36 (390) : 286-287. (pdf, réservé aux abonnés)