Certains médicaments développés il y a plusieurs décennies ont toujours un avantage décisif pour le traitement de certaines maladies ou de certains symptômes. Mieux les connaître, préciser la posologie optimale, les patients à risque d'effets indésirables, la manière de les surveiller sont des progrès à rechercher par l'évaluation.
Ainsi, dans le traitement du diabète de type 2, la metformine (Glucophage° ou autre) évaluée d'abord seulement pour son effet sur la glycémie, est devenue le seul hypoglycémiant dont l'efficacité sur la mortalité est étayée par des données comparatives.
D'anciens médicaments sont parfois évalués dans de nouvelles situations cliniques. Ainsi, l'ivermectine (Stromectol°), initialement utilisée comme antihelminthique, apporte un progrès pour le traitement des patients ayant une gale commune.
L'estimation de la fréquence et de la gravité des effets indésirables d'un médicament prend de nombreuses années. C'est le cas par exemple des pilules estroprogestatives dites de troisième génération, dont le surcroît de risques thromboemboliques par rapport aux pilules plus anciennes a été progressivement établi.
Avec le temps, les modalités d'utilisation des médicaments anciens sont mieux connues, notamment grâce à la poursuite de leur évaluation. Par exemple, pour le traitement de thromboses veineuses profondes ou d'embolies pulmonaires, les antivitamine K sont les médicaments de référence depuis de nombreuses années. Des essais cliniques récents ont précisé les durées de traitement et les modalités de surveillance biologique qui permettent de limiter les risques d'hémorragies selon la situation clinique.
©Prescrire 1er août 2015
"Des médicaments anciens toujours d'actualité" Rev Prescrire 2015 ; 35 (382) : 630-635. (pdf, réservé aux abonnés)
