De nombreux soignants sont conduits à annoncer aux patients des nouvelles perçues comme mauvaises : l'annonce d'un cancer, d'une malformation chez un enfant à naître, d'une infection par le HIV, etc.
Chaque annonce est singulière : la perception de ce qu'est une mauvaise nouvelle diffère d'une personne à l'autre, et selon les circonstances. L'annonce d'une mauvaise nouvelle aux patients concernés ou à leur entourage est une tâche difficile, et souvent inconfortable. Elle vise à aider la personne à faire face aux difficultés à venir et à construire un projet de vie intégrant la nouvelle, en limitant sa détresse et en maintenant un climat de confiance utile à la poursuite de soins de qualité.
Les soignants les mieux placés pour annoncer une mauvaise nouvelle semblent être le médecin habituel du patient ou un médecin qu'il a déjà consulté pour ce problème de santé. Pour le bon déroulement de l'annonce, il s'agit de prévoir un endroit calme pour l'entretien, de créer un climat de confiance, de disposer d'assez de temps pour faire face aux réactions et aux questions de la personne concernée, d'écouter ses attentes, d'adopter une attitude d'écoute active et être attentif à ce qui s'échange par la communication non verbale, de s'enquérir de ce qu'elle sait déjà, et de ce qu'elle craint. C'est aussi accompagner le patient dans le processus d'adaptation qui suit cette annonce.
Le choix des informations à délivrer est un élément important de l'annonce d'une mauvaise nouvelle. L'important est moins ce qui est dit que ce qui est compris. Mieux vaut opter pour une information adaptée, toujours honnête, sans jargon, ni euphémisme, mais qui laisse une place à l'espoir. Il est souvent utile de proposer de se revoir dans un délai proche.
©Prescrire 1er mars 2015
"Annoncer une mauvaise nouvelle. Quelques principes à adapter selon les circonstances et la personne" Rev Prescrire 2015 ; 35 (377) : 199-203. (pdf, réservé aux abonnés)
