Des enquêtes ont montré que les patients attendaient beaucoup du médecin dans le domaine de l'information et de l'acquisition de compétences, afin de choisir en fonction du pour et du contre de chaque option de soins. Mais la mise en œuvre de ces principes ne va pas de soi. C'est aux soignants de faire tomber les barrières et de rendre possible un partage des décisions. Informer les patients, et les faire participer aux décisions qui les concernent, contribue à leur restituer la maîtrise de leur vie.
Quels bénéfices le patient attend-il d'un traitement ? Quels sont les objectifs des soins ? Et parmi ces objectifs, lesquels lui semblent prioritaires ? Avant de choisir et de proposer un traitement, mieux vaut tenter de répondre à ces questions, afin de s'assurer que le ou les traitements envisagés contribueront à atteindre les objectifs souhaités par le patient. Envisager et hiérarchiser ensemble les différents objectifs cliniques, fonctionnels, sociaux, ou autres d'un traitement contribue à mieux tenir compte du point de vue du patient.
Par exemple, accepter ou refuser le dépistage du cancer de la prostate est une décision personnelle, à prendre selon ses propres valeurs et ses préférences, après avoir été informé. La prise de décision est dite éclairée quand le patient, informé à propos du cancer de la prostate et de son dépistage, a compris les bénéfices espérés, les risques et les inconvénients, les limites et les incertitudes de ce dépistage, et que sa décision correspond à ses propres valeurs et à ses préférences. Un médecin québécois est venu présenter aux Rencontres Prescrire comment la brochure du Collège des médecins du Québec intitulée "Le dépistage du cancer de la prostate une décision qui vous appartient !" permet une décision éclairée.
©Prescrire 1er août 2014
"(É)changer" Rev Prescrire 2014 ; 34 (370) : 561. (pdf, accès libre)