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Lésions des valves cardiaques : parfois dues à un médicament

De nombreuses causes peuvent provoquer des lésions des valves cardiaques, dont des médicaments. Ce sont le plus souvent des médicaments agissant sur le système nerveux central, amphétaminiques ou dérivés de l'ergot de seigle.

Le cœur comprend 4 valves antireflux, 2 entre les 2 oreillettes et les 2 ventricules, et 2 entre les ventricules et les artères aortique et pulmonaire. Elles s'ouvrent et se ferment selon les contractions ventriculaires, de façon à ne laisser passer le sang que dans un seul sens.

Les valves cardiaques peuvent mal fonctionner (valvulopathie), soit en ne s'ouvrant plus correctement (rétrécissement valvulaire), soit en ne se fermant plus correctement (insuffisance valvulaire).

Les atteintes chroniques évoluent le plus souvent de façon progressive, vers une insuffisance cardiaque. Les conséquences à long terme sont parfois graves et justifient un traitement médicamenteux, voire chirurgical dans certains cas.

Les causes sont le plus souvent inconnues.  Des causes classiques sont : maladies rhumatismales, infections, insuffisance rénale chronique, malformations, maladies génétiques, etc.

Certains médicaments ont été identifiés comme étant cause de lésions valvulaires, en particulier les insuffisances valvulaires, surtout quand le médicament est pris au long cours ou à fortes doses. C'est le cas des amphétaminiques dérivés de la fenfluramine (ex-Ponderal°), dont le benfluorex (ex-Mediator°). C'est aussi le cas des dérivés de l'ergot de seigle : certains médicaments antiparkinsoniens et certains médicaments antimigraineux (pour lesquels il existe de meilleures options), et des médicaments utilisés dans les hyperprolactinémies, où il faut utiliser la dose la plus faible possible.

Une origine médicamenteuse est à rechercher systématiquement devant une  valvulopathie. Lorsqu'un médicament susceptible d'induire une valvulopathie est jugé nécessaire, la dose efficace la plus faible est à retenir, et sa pertinence est à réévaluer régulièrement.

©Prescrire 1er septembre 2013

"Valvulopathies d'origine médicamenteuse" Rev Prescrire 2013 ; 33 (359) : 668-672. (pdf, réservé aux abonnés)

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