En France, une étude nationale menée en 2004 avait révélé qu'environ 3 % à 5 % des patients hospitalisés l'étaient pour effets indésirables liés aux soins ambulatoires.
Une étude régionale a été menée en 2008. Réalisée sur 2 mois, dans 7 établissements de santé publics ou privés tirés au sort, elle a porté sur près de 3 000 patients hospitalisés en Aquitaine.
Environ 2,5 % des patients admis à l’hôpital l’ont été pour au moins un effet indésirable grave lié aux soins ambulatoires. Dans 75 % des cas, il s’agissait d’interventions à visée thérapeutique, dans 20 % d’actes à visée diagnostique, dans 5 % d’actes de prévention. Au moins 40 % des effets indésirables graves à l’origine d’une hospitalisation étaient évitables.
Des médicaments étaient en cause dans 80 % des effets indésirables graves évitables. Les principaux médicaments impliqués sont les anticoagulants antivitamine K, les neuroleptiques et les médicaments diurétiques. Les patients les plus souvent touchés ont été les patients fragiles (maladies cardiovasculaires, maladies multiples, isolement, etc.), et les personnes âgées ou en perte d’autonomie. Les principales causes ont été l’absence de consignes écrites, le manque de surveillance ou le défaut de réévaluation, les difficultés d’accès aux soins.
Cette étude confirme l’urgence de mettre en œuvre des actions de prévention, d’identification et d’interception des erreurs pour améliorer la qualité des soins aux patients.
©Prescrire 1er octobre 2011
"Trop d'effets indésirables des soins ambulatoires en France" Rev Prescrire 2011 ; 31 (336) : 753-755. (pdf, réservé aux abonnés)