L’existence d’actes de maltraitance dans les établissements de soins est devenue largement reconnue et fait l'objet d'un nombre grandissant de signalements et de plaintes. Ces actes peuvent relever de la Justice.
La maltraitance touche des personnes vulnérables, personnes âgées dépendantes et handicapées notamment.
Les maltraitances les plus souvent signalées sont des menaces ou des violences physiques ou psychologiques, des abus sexuels ou financiers, des atteintes à l'intégrité de la personne, ainsi que des négligences. Les auteurs sont d'abord le personnel soignant et le personnel non médical, puis la famille, l'entourage non familial et les tuteurs et curateurs.
Au-delà des cas flagrants de maltraitance, il existe aussi une maltraitance dite "ordinaire" tant elle est banale, diffuse, souvent involontaire, voire méconnue de ses auteurs. Elle est fréquente dans les institutions de soins : ne pas répondre en temps voulu ou pas du tout aux questions du patient ; afficher une indifférence à sa présence ; infliger des humiliations en paroles ou en actes (corps dénudé sans raison, refus du bassin conduisant à une miction dans le lit, protection systématique la nuit même sans incontinence, etc.) ; ne pas respecter l’intimité et la confidentialité ; tenir des propos agressifs ou dévalorisants ; mettre à l’écart patient et proches et les culpabiliser en leur faisant sentir que leur présence est gênante, etc.
La maltraitance peut être due à des personnes ou a des modes d'organisation eux-mêmes peu respectueux des personnels et des patients.
De multiples guides de "bientraitance" proposent des pistes aux établissements et aux professionnels pour tenter d’y remédier.
©Prescrire 1er octobre 2011
"Violence et maltraitance dans les établissements de soins : en prendre conscience pour les éviter" Rev Prescrire 2011 ; 31 (336) : 776-781. (pdf, réservé aux abonnés)