Dans son numéro spécial d’août consacré à l’environnement et à la santé, Prescrire analyse notamment plusieurs catastrophes industrielles. Parmi celles-ci, l’accident de Seveso a fait prendre conscience aux États européens de la nécessité de mieux gérer et contrôler les risques industriels, notamment par l’adoption de deux directives européennes dites Seveso.
En 1976, un accident dans une usine de fabrication d’herbicides et d’antiseptiques a entraîné la contamination de la région de Seveso, en Italie, et l’intoxication non seulement des travailleurs mais beaucoup plus largement des habitants de la région.
Les conséquences sanitaires de l’exposition à la dioxine rejetée dans l’atmosphère ont été particulièrement étudiées. L’acné chlorée, alias chloracné, a été le premier et seul marqueur de la contamination à court terme. Cependant, 20 ans après la catastrophe, une surmortalité par cancers est observée dans la zone la plus contaminée chez les personnes présentes au moment de l’accident : risque global de décès par cancers multiplié par environ 1,6, et multiplié par plus de 5 pour les cancers des tissus hématopoïétique et lymphatique. On observe aussi des perturbations hormonales, notamment chez les hommes exposés avant et durant la puberté.
L’accident de Seveso a donné son nom à la législation européenne sur la prévention des risques majeurs liés aux substances dangereuses, qui évolue au fil des accidents.
Reste à prendre maintenant les décisions adéquates de protection de la santé, face aux influents intérêts économiques.
©Prescrire 1er août 2009
"Seveso 1976, un accident industriel et une prise de conscience" Rev Prescrire 2009 ; 29 (310) : 602-605. Télécharger (pdf, 101 Ko).
