Dans son numéro de mai, Prescrire publie des extraits d'une enquête menée au sein des firmes pharmaceutiques par la Direction générale Concurrence de la Commission européenne. Cette enquête est accablante pour les firmes, dont elle révèle des pratiques anticoncurrentielles contraires à l'intérêt général.L'enquête révèle de très nombreuses pratiques anticoncurrentielles contre les génériques : désinformation médiatique par la remise en cause de l'efficacité ou la qualité des médicaments génériques ; modifications chimiques mineures de médicaments dont les brevets arrivent à échéance, pour obtenir des médicaments remplaçants présentés comme de "seconde génération", protégés par des brevets ; constitution de batteries de brevets pour décourager et retarder les génériqueurs ; procès multiples portant sur des brevets pourtant souvent fragiles ; accords financiers pour retarder la mise sur le marché de génériques, etc. L'enquête montre aussi que des firmes arrivent à retarder des mises sur le marché ou des décisions de remboursement en influençant les agences chargées du médicament.
Mais les pratiques les plus révoltantes des firmes révélées par l’enquête sont sans doute le dépôt de brevets dits défensifs qui retardent la mise sur le marché de nouveaux médicaments concurrents.
Ces pratiques anticoncurrentielles coûtent des milliards d'euros à la collectivité. Des firmes utilisent les brevets contre la recherche. On comprendrait mal que les responsables politiques ne prennent pas de mesures énergiques contre ces pratiques.
©Prescrire 1er mai 2009
"De nombreuses pratiques anticoncurrentielles des firmes pharmaceutiques en Europe
" Rev Prescrire 2009 ; 29 (307) : 385-388. Télécharger (pdf, 189 Ko).
