Les médicaments ont une dénomination commerciale internationale (DCI), fixée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), selon une logique médicale. Les firmes lui préfèrent des noms de fantaisie ou noms commerciaux, sur lesquels elles construisent des stratégies de fidélité à la marque, comme dans n'importe quel autre secteur commercial.
L'agence européenne du médicament (EMEA) a publié en 2008 de nouvelles recommandations aux firmes relatives aux noms commerciaux de leurs médicaments. Dans son numéro de mai, Prescrire regrette que ces nouvelles recommandations soient en retrait par rapport aux précédentes. L'EMEA n'a pas pris en compte les propositions, issues de la consultation publique préalable, qui allaient dans le sens de la protection des patients. Au contraire, c'est l'intérêt des firmes qui a prévalu, au prix d'un risque accru d'exposition des patients aux erreurs médicamenteuses.
Par exemple, l'EMEA considère désormais que les abréviations et autres suffixes (tels que "rhume") sont acceptables, alors qu'ils sont source de confusion pour les patients. À la demande des firmes, l'EMEA reconnaît les noms de marque constitués de plusieurs mots qui permettent aux firmes de commercialiser sous un même nom de marque des médicaments à composition différente, etc.
Des médicaments différents selon les pays ont le même nom de marque ; des médicaments de même composition ont des noms de marque différents... : seule la DCI permet de s'y retrouver.
©Prescrire 1er mai 2009
"Confusion entre noms commerciaux (suite)
" Rev Prescrire 2009 ; 29 (307) : 380-382. Télécharger (pdf, 107 Ko).