Dans son numéro de janvier, Prescrire publie son bilan thérapeutique annuel sur 30 pages, en toute indépendance : un résumé de l'année, avec les médicaments à retenir, et ceux à rejeter. Les 30 000 abonnés payants de Prescrire, pour l'essentiel médecins ou pharmaciens en exercice, financent ainsi par eux-mêmes leur formation permanente à l'abri d'influences extérieures, notamment industrielles.
Dans son éditorial Prescrire regrette que trop de soignants se contentent pour l’actualisation de leurs connaissances, de "formations" sponsorisées par des firmes ou indemnisées par l'assurance maladie. Pourtant les firmes ne cachent pas leurs intentions commerciales en la matière, comme le montre bien une citation récente d'un cadre de firme pharmaceutique : « les laboratoires ne se contenteront jamais d'être des partenaires purement financiers de la formation médicale continue ». Et il précise que, si l'on devait interdire aux firmes d'agir dans le domaine de la formation permanente, il faudrait en empêcher l'assurance maladie qui a « elle aussi, des intérêts économiques et financiers ».
Les choses sont claires : qui paie décide, firme ou assurance maladie. Jusqu'où les soignants sont-ils prêts à faire des concessions à des intérêts qui ne sont pas ceux de leurs patients ?
Bravo aux nombreux soignants qui ne font pas de concessions en termes d’indépendance et choisissent, à leur frais, des formations libres d’influences, répondant aux besoins des patients.
©Prescrire 1er janvier 2009
LIBRE "Concession(s) perpétuelle(s)" Rev Prescrire 2009 ; 29 (303) : 1. Télécharger (pdf, 46 Ko).
