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Évaluation des nouveaux médicaments : non aux essais de "non-infériorité"

Les essais cliniques dits de "non-infériorité" permettent la mise sur le marché de médicaments qui n'ont pas démontré de progrès thérapeutique.

Dans son numéro de septembre, Prescrire déplore que des firmes pharmaceutiques puissent obtenir des autorisations de mise sur le marché (AMM) de médicaments sur la base d'essais cliniques dits de "non-infériorité".
C'est le cas de trois nouveaux médicaments analysés par Prescrire dans son seul numéro de septembre. Des essais de "non-infériorité" ont permis de conclure que ces médicaments ne semblent pas faire largement pire que les traitements auxquels ils ont été comparés. Et cela a suffi pour que les autorités sanitaires ne refusent pas les AMM aux firmes demandeuses. Autrement dit, de "non-infériorité" en "non-refus", les autorités ont accordé des AMM, et les firmes concernées ont été satisfaites.
Mais aucun progrès thérapeutique n'a émergé. Les efforts des milliers de patients qui ont participé aux essais n'ont pas fait avancer les soins d'un millimètre. C'était prévu dans le protocole de l'essai, mais en ont-ils été clairement informés ?
Patients et soignants ont pourtant grand besoin d'avancées décisives en termes de baisse de mortalité, de qualité de vie, de réduction des effets indésirables des médicaments, etc.
Patients et soignants ont intérêt à participer activement aux essais bien conçus qui visent à mettre en évidence un progrès tangible. Sans perdre un seul instant ni avec les essais de "non-infériorité", ni avec les non-progrès qui en découlent.

©Prescrire 1er septembre 2008

LIBRE "Le mot de Gaspard : Non-infériorité = non-progrès" Rev Prescrire 2008 ; 28 (299) : 645. Télécharger (pdf, 210 Ko).