Plusieurs milliers de tonnes de médicaments à usage humain ou vétérinaire sont utilisés chaque année dans le monde.
Dans son numéro de juin, la revue Prescrire précise qu'après avoir été consommées, les substances pharmaceutiques sont éliminées principalement par voie fécale ou urinaire, parfois sous forme active. Elles rejoignent les eaux de surface et les eaux souterraines, via le plus souvent les stations d'épuration, mais celles-ci ne permettent pas d'éliminer tous les médicaments. Par ailleurs, les médicaments non utilisés peuvent polluer les eaux de surface et souterraines s'ils ne sont pas incinérés.
Des concentrations très faibles de nombreuses substances pharmaceutiques sont retrouvées à la sortie des stations d'épuration des eaux usées, dans les eaux de surface et souterraines, et dans certains échantillons d'eau de boisson.
Cette pollution répétée peut induire des effets biologiques sur certaines espèces aquatiques. Les effets sur les humains sont inconnus.
Les traitements de l'eau effectués dans les stations de traitement d'eau potable permettent aujourd'hui d'éliminer les médicaments présents dans l'eau. Mais il existe des incertitudes sur l'activité biologique persistante des substances chlorées ou oxydées par le traitement de l'eau, et sur les risques d'un traitement insuffisant de l'eau par mauvais réglage des stations.
Mieux vaut donc prendre des mesures de prévention sans attendre les résultats de l'évaluation des risques écologiques et sanitaires. Pour chacun, cela veut dire ne pas jeter de médicaments dans la poubelle ou les toilettes, mais les rapporter à sa pharmacie, d'où ils rejoindront des incinérateurs.
©Prescrire 1er juin 2007
"La pollution des eaux par les médicaments" Rev Prescrire 2007 ; 27 (284) : 460-464. Télécharger (pdf, 142 Ko).
