Une polémique a éclaté en Belgique sur la mise à disposition dans les pharmacies d'un "kit euthanasie". C'est l'occasion pour la revue Prescrire de présenter dans son numéro de juillet-août l'expérience de l'euthanasie dans ce pays. Depuis la loi du 22 avril 2005, la France reconnaît aux malades en fin de vie le droit de refuser des traitements, et aux médecins le droit de soulager les malades avec des thérapeutiques qui peuvent avoir comme effet secondaire d'abréger la vie. Mais les actes visant spécifiquement à abréger la vie (euthanasie) restent interdits.
La Belgique a dépénalisé l'euthanasie médicale en 2002. En pratique, le médecin doit bien connaître la personne souhaitant mourir, s'assurer que la demande est libre, et s'assurer de la gravité de l'affection en cause, de son caractère incurable, et du caractère insupportable des souffrances.
Le médecin a l'obligation d'enregistrer la demande, mais rien ne l'oblige à pratiquer lui-même l'euthanasie. Il n'est pas seul juge de l'état de santé du patient : il doit demander l'avis d'un autre médecin indépendant, s'entretenir avec l'équipe soignante et des proches du patient si celui-ci le demande.
La revue Prescrire constate que cette légalisation a ouvert la voie à un nombre finalement limité d'euthanasies déclarées : environ 20 par mois. Dans deux cas sur cinq, les actes d'euthanasie médicale ont eu lieu à domicile. Les médecins doivent alors se procurer les médicaments nécessaires en pharmacie d'officine. D'où la commercialisation, non sans polémique, d'un "kit euthanasie" par une chaîne de pharmacies.
©Prescrire 1er juillet 2005
"Euthanasie : un "kit" dans les pharmacies belges" Rev Prescrire 2005 ; 25 (263) : 543. Télécharger (pdf, 67 Ko).
