Dans son numéro de juin, la revue Prescrire souligne les faiblesses de la politique française du générique.
Après avoir affirmé pendant des décennies, et sans aucun fondement juridique, que la prescription en dénomination commune internationale (DCI) était "interdite", les autorités françaises ont fini par l'autoriser de façon explicite en 2002. Après avoir accordé un droit de substitution aux pharmaciens, leur permettant de dispenser un générique à partir d'une prescription en nom de marque, ces mêmes autorités en ont rendu l'application la plus difficile possible. En créant un répertoire des génériques des plus complexes, puis un tarif forfaitaire de responsabilité (TFR), elles ont fait le maximum pour décourager l'utilisation des médicaments génériques.
Ponctuellement, plusieurs mesures vont pourtant dans le bon sens. Ainsi, il a été mis un terme à l'étrange situation qui faisait que certains médicaments très courants ne pouvaient pas être inscrits au répertoire des génériques. Mais le paracétamol n'y est toujours pas inscrit, les autorités ayant préféré négocier des baisses de prix avec les firmes menacées par les génériques
Positive aussi, une mesure qui permet d'accélérer l'inscription au répertoire des génériques. Mais l'oméprazole (Mopral°), n'en a pas bénéficié, le décret d'application n'ayant été signé que quatre mois après la publication de la loi
Et cela alors qu'il y avait des sommes importantes en jeu pour l'assurance maladie.
Pour la revue Prescrire, la prescription en DCI reste la meilleure solution pour échapper à l'emprise des marques.
©Prescrire 1er juin 2004
LIBRE "La politique des génériques en France : une mascarade" Rev Prescrire 2004 ; 24 (251) : 425. Télécharger (pdf, 71 Ko).