Dans son numéro de juin, la revue Prescrire aborde le sujet des actes suicidaires observés chez des enfants sous antidépresseurs.
En mars 2004, l'agence du médicament des États-Unis (FDA) a conseillé de surveiller les patients, notamment les enfants, traités par certains psychotropes utilisés comme antidépresseurs : paroxétine (Deroxat° ou autre), citalopram (Seropram° ou autre), escitalopram (Seroplex°), fluoxétine (Prozac° ou autre), mirtazapine (Norset°), sertraline (Zoloft°), venlafaxine (Effexor°), fluvoxamine (Floxyfral° ou autre), bupropion (Zyban°). Elle conseille de prendre garde en cas d'apparition de certains effets indésirables potentiellement annonciateurs d'actes suicidaires, notamment : anxiété, agitation, attaques de panique, insomnie, irritabilité, hostilité, impulsivité, impossibilité à rester assis.
À l'issue d'une analyse des essais cliniques comparatifs disponibles, l'agence britannique du médicament a constaté qu'une augmentation de l'auto-agressivité était observée avec la sertraline, le citalopram, la paroxétine et le venlafaxine. Les données manquent pour l'escitalopram et la fluvoxamine. La fluoxétine est pour l'instant le seul antidépresseur de ce groupe pour lequel une certaine efficacité a été démontrée dans les troubles dépressifs majeurs chez l'enfant et l'adolescent, sans augmentation de l'auto-agressivité ou des idées suicidaires.
Ces informations soulignent la nécessité d'une grande prudence dans l'utilisation des psychotropes notamment chez les enfants.
©Prescrire 1er juin 2004
"Actes suicidaires et antidépresseurs chez les enfants (suite)" Rev Prescrire 2004 ; 24 (251) : 433. Télécharger (pdf, 189 Ko).