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Sida en Afrique : obstacle économique au suivi du traitement

Lorsqu'ils en ont les moyens, les patients africains suivent bien leur traitement contre le sida, comme tout le monde.

L'accès aux médicaments pour les malades du sida des pays pauvres est aujourd'hui une nécessité peu contestée. Mais pendant longtemps certains ont notamment affirmé que ces malades seraient incapables de suivre correctement leur traitement (long et contraignant). Et donc qu'il valait mieux ne pas les traiter, afin de ne pas favoriser le développement des résistances du virus aux médicaments.
Dans son numéro de mai, la revue Prescrire se fait l'écho de plusieurs études qui ont montré que ces craintes étaient infondées, en Afrique en particulier.
Une étude réalisée au Sénégal entre 1999 et 2001 a ainsi montré que, dans le cadre de programmes bien organisés, les malades suivaient correctement leur traitement dans plus de 90 % des cas (comme dans les pays riches). Le facteur clé d'un bon suivi du traitement est essentiellement économique : lorsque les patients ne prennent pas tous leurs médicaments, c'est parce qu'ils n'ont pas pu les acheter, tout simplement.
Une autre étude, réalisée en Côte-d'Ivoire, en 1998-1999, où le programme de traitement était défectueux, a montré que la motivation des patients à suivre les traitements est très importante, mais qu'elle est contrariée par les contraintes économiques et organisationnelles (ruptures de stock, etc.).
En somme, si les patients africains ont parfois du mal à suivre les traitements du sida, c'est avant tout pour des raisons économiques personnelles et d'insuffisance des programmes nationaux de traitement.

©Prescrire 1er mai 2004

LIBRE "Observance des traitements en Afrique : l'obstacle est économique" Rev Prescrire 2004 ; 24 (250) : 379-380. Télécharger (pdf, 99 Ko).