Dans son numéro de novembre, la revue Prescrire a publié une analyse critique du coût de recherche et développement pour les médicaments. Il ressort que les "802 millions de dollars" le plus souvent cités par les firmes pharmaceutiques sont fortement sujets à caution. L'estimation de ce coût est basée sur un échantillon secret fourni à un institut américain financé par les firmes pharmaceutiques ; les calculs s'appuient sur des hypothèses contestables ; seule la moitié des "802 millions de dollars" est effectivement décaissée, etc.
La revue Prescrire publie en mars sur son site internet (www.prescrire.org) son échange de courrier avec l'auteur américain de l'étude concluant aux "802 millions de dollars".
La revue Prescrire rappelle que son article avait pour but d'informer le public français de critiques exprimées largement au niveau international sur certaines limites ou faiblesses de l'estimation des "802 millions de dollars".
La citation par les firmes pharmaceutiques de ces "802 millions de dollars" n'explicite pas en général qu'il s'agit d'un calcul, que l'estimation ne concerne qu'une minorité de médicaments, que la moitié des coûts calculés sont purement financiers, etc. Et l'institut où travaille l'auteur de l'étude ne peut nier toute responsabilité dans l'utilisation tendancieuse de ses résultats bruts, puisqu'ils ont fait l'objet d'un communiqué de presse succinct plus d'un an avant publication de l'étude complète.
Au total, la revue Prescrire constate qu'aucun élément nouveau précis n'est venu crédibiliser les "802 millions de dollars" depuis la parution de son analyse critique.
©Prescrire 1er mars 2004
LIBRE "Coût de la recherche et développement du médicament : l'opacité persiste" Rev Prescrire 2004 ; 24 (248) : 235. Télécharger (pdf, 105 Ko).
