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Maladie d'Alzheimer : pas de médicament miracle

Aucun médicament n'a démontré d'intérêt tangible dans les formes sévères de la maladie d'Alzheimer. Dans les formes modérément sévères, le donepezil reste le traitement de référence, faute de mieux.

La maladie d'Alzheimer est une destruction cérébrale progressive avec formation de plaques anormales dans les cellules du cerveau. Elle commence par des troubles de la mémoire, de l'orientation et de la communication, et évolue jusqu'à l'état de démence. Actuellement, le traitement de référence des formes légères à modérées de la maladie d'Alzheimer est le donepezil (Aricept°). Son efficacité est modeste : seuls 10 % des patients ont une évolution retardée de la maladie, de 6 mois en moyenne. Ses effets indésirables sont surtout digestifs (nausées, diarrhées, etc.).
Dans son numéro de juillet-août, la revue Prescrire analyse le dossier clinique de la mémantine (Ebixa°) récemment autorisée dans les formes modérément sévères à sévères de la maladie d'Alzheimer.
Un seul essai clinique, peu probant, a comparé la mémantine au placebo dans les formes modérément sévères à sévères. Selon les critères retenus, 5 à 19 % des patients auraient une amélioration clinique dans les formes modérément sévères, dont on ne sait si elle se prolonge au-delà de 6 mois. Les effets indésirables de la mémantine sont surtout neurologiques.
Pour la revue Prescrire, la mémantine peut être envisagée comme recours en cas d'effets digestifs trop importants sous donepezil ou de contre-indication, uniquement dans les formes légères ou modérément sévères de la maladie d'Alzheimer.

©Prescrire 1er juillet 2003

"Les anticholinestérasiques dans la maladie d'Alzheimer" Rev Prescrire 2003 ; 23 (241) : 534-536. Télécharger (pdf, 155 Ko).