La revue Prescrire fait le point des connaissances actuelles sur la DHEA dans son numéro d'avril.
La DHEA (ou déhydroépiandrostérone) est une hormone intermédiaire dans la synthèse d'hormones mâles et femelles. De très nombreuses études ont été réalisées chez l'Homme pour identifier les propriétés de la DHEA : les seuls faits établis sont une grande variabilité de la concentration en DHEA d'une personne à l'autre et une baisse de concentration avec l'âge. Aucun lien n'a pu être décelé entre un taux faible de DHEA et un état pathologique.
De nombreux essais cliniques ont été réalisés pour étudier toutes sortes d'effets : sur les fonctions intellectuelles, la sensation de bien-être, la libido, le système immunitaire, la mortalité cardiovasculaire, etc. Pas un seul de ces effets n'est démontré par des essais cliniques de méthodologie correcte. Une étude française très médiatisée n'a pas retrouvé d'effet sur la sensation de bien-être, objet principal de l'étude, mais seulement sur quelques paramètres disparates, chez certains sous-groupes de patients ; la revue Prescrire souligne l'extrême fragilité méthodologique de ces quelques résultats "positifs" isolés parmi une masse de résultats négatifs.
Sur l'autre plateau de la balance, la revue Prescrire souligne que les effets indésirables sont réels et préoccupants : effets virilisants chez les femmes, et éléments en faveur d'un risque de cancers associés aux hormones mâles et femelles.
Pour la revue Prescrire, la mystification doit cesser : la DHEA est à déconseiller formellement.
©Prescrire 1er avril 2002
"DHEA" Rev Prescrire 2002 ; 22 (227) : 283-290. Télécharger (pdf, 215 Ko).