Dans son numéro de janvier, Prescrire rapporte le travail d'un centre régional de pharmacovigilance sur les tendinopathies (lésions de tendons) dues aux statines. Les statines sont des traitements hypocholestérolémiants largement utilisés en prévention cardiovasculaire. Ces traitements, notamment la pravastatine et la simvastatine, sont efficaces sur la morbimortalité mais ont des effets indésirables dont des troubles musculaires et des lésions des tendons.
Plus d'une centaine de tendinopathies ont été attribuées aux statines en France. Dans la majorité des cas, elles surviennent durant la première année de traitement (après 8 mois) et plutôt dans les situations suivantes : sexe masculin, diabète, taux d’acide urique important, pratique sportive, antécédent de tendinopathie.
Les tendinopathies se traduisent le plus souvent par une tendinite, une rupture tendineuse, et se manifestent par une douleur, un œdème, une rougeur, une augmentation de la chaleur locale, une impotence fonctionnelle.
Dans plus de la moitié des cas, le tendon d'Achille est atteint, parfois le tendon du quadriceps fémoral. L'atteinte est parfois bilatérale. Le traitement (arrêt de la statine, immobilisation et traitement antalgique) permet souvent la régression des signes, mais parfois une hospitalisation est nécessaire et des séquelles fonctionnelles sont possibles.
Au total, les tendinopathies dues aux statines sont rares mais elles justifient une surveillance durant la première année de traitement.
©Prescrire
1er janvier 2010
"Tendinopathies dues aux statines" Rev Prescrire 2010 ; 30 (315) : 29.
