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Thème : Principes de base

Intégrer en permanence les incertitudes et les probabilités, les possibilités et les impossibilités, et, par delà des cultures et les convictions, ancrer les décisions aux principes fondamentaux des métiers de soignants.

Juger sur pièces

Aborder toutes les données sans a priori, les analyser de façon méthodique, et juger sur pièces.

Prescrire aborde toutes les données sans a priori. Seule compte l’analyse méthodique des données recueillies, du point de vue de l’intérêt premier des patients.

Quand l’analyse faite par la Rédaction amène à conclure qu’un nouveau médicament est trop dangereux, que sa mise sur le marché n’aurait pas dû être autorisée ou qu’il ne devrait pas être utilisé car il existe un meilleur choix, Prescrire le dit. Quand l’évaluation clinique permet de conclure d’un médicament qu’il rend service à des patients sans risque disproportionné, Prescrire le dit aussi, et met en valeur ce médicament dans ses textes, et parfois dans son Palmarès annuel.

Quand une firme pharmaceutique fait obstacle à la bonne information des soignants et du public, Prescrire le dit. Quand, au contraire, une firme fait bien son travail, Prescrire le dit aussi, parfois jusqu’à une mise à l’honneur lors de la manifestation annuelle de la Pilule d’Or.

Dossier par dossier, sans a priori.

Quand des recommandations de pratique clinique de la Haute autorité de santé (HAS) passées au crible de l’analyse s’avèrent plus dangereuses qu’utiles, Prescrire le dit. Et le dit d’autant plus fort que les recommandations de la HAS sont souvent prises comme vérité unique, en France, par certains professionnels de santé ou certains organismes, pour apporter des références, voire pour édicter des normes en santé. Au contraire, quand la HAS diffuse des recommandations intéressantes, Prescrire le dit avec la même force, afin que les soignants s’en emparent pour améliorer leurs pratiques au bénéfice des patients.

Le bilan par la HAS de la procédure dite de “certification” et des effets de la “Charte de la visite médicale” est présenté dans le numéro. Cette Charte, comme beaucoup d’autres, n’apporte guère de garantie de qualité ni d’utilité. En analysant l’information transmise aux soignants par la visite médicale, avec lucidité et parfois avec humour, la HAS confirme le constat fait par le réseau d’observation de la visite médicale coordonné par Prescrire pendant 15 ans (1). On ne peut que se réjouir de cette clairvoyance, qui appelle des recommandations claires en matière d’indépendance de la formation des soignants.

La HAS juge ici, sur pièces, les interventions promotionnelles des firmes auprès des soignants.

Comme Prescrire juge sur pièces, avec méthode, les dossiers d’évaluation d’outils thérapeutiques ou diagnostiques, ou les travaux d’organismes tels que la HAS.

©Prescrire 1er avril 2010

Rev Prescrire 2010 ; 30 (318) : 241.

Référence :
1- Prescrire Rédaction “15 ans d’observation et un constat : rien à attendre de la visite médicale pour mieux soigner“ Rev Prescrire 2006 ; 26 (272) : 383-389.

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