Les avantages à penser, parler, prescrire en DCI sont multiples : connaissance des médicaments, moindre risque de confusion, indépendance vis-à-vis des stratégies commerciales des firmes.
En pratique, l'utilisation de la DCI favorise l'information sur la classe thérapeutique, l'enseignement des médicaments, l'aide au repérage des doublons. Elle permet un moindre risque de confusion entre médicaments, l'information du patient sur la nature réelle du médicament, et l'indépendance vis-à-vis des pressions publicitaires des firmes.
Des obstacles peu nombreux et faciles à surmonter
Les limites pharmacothérapeutiques à la prescription uniquement en DCI sont rares et concernent principalement certains médicaments à marge thérapeutique étroite, certaines formes pharmaceutiques, ou certains patients en situation clinique particulière, pour lesquels mieux vaut s'en tenir à une seule et même spécialité (princeps ou copie) pour la durée du traitement et éviter la substitution.
Prescrire en DCI n'impose pas le recours à un médicament générique, et contrairement à certaines idées reçues, les médicaments prescrits en DCI sont remboursables.
Sept façons de mieux prescrire en DCI
Quelques moyens et astuces peuvent être mis en place, afin d'utiliser la DCI au quotidien et pour l'ensemble des prescriptions :
- rédiger et classer sa liste personnelle de médicaments de prescription ou de conseil en DCI, et conseiller aux étudiants d'en faire de même ;
- choisir un logiciel de prescription permettant la saisie de la prescription directement en DCI, et non en noms commerciaux ;
- sélectionner des guides thérapeutiques indépendants des firmes et présentés par DCI à l'exemple du British National Formulary (BNF) au Royaume-Uni ;
- utiliser les Fiches DCI du Collectif Europe et médicament pour former et informer les patients et les collègues ;
- s'entraîner en ajoutant systématiquement la DCI devant le nom commercial de la spécialité dans un premier temps, si on est peu familier avec la DCI ou si on craint de désarçonner les patients par des changements rapides ;
- sur l'ordonnance, accompagner la DCI d'autant de précisions que nécessaire concernant le médicament : voie d'administration, forme pharmaceutique, dosage, présentation, arôme, dispositif doseur (par exemple pour un médicament inhalé), etc. ;
- pour quelques médicaments particuliers, noter le nom de spécialité à côté de la DCI : les médicaments à marge thérapeutique étroite si l'on souhaite que ce soit toujours la même spécialité (princeps ou telle copie identifiée) qui soit dispensée.
©Prescrire Juin 2014
Pour en savoir plus :
"Ordonnance : la dénomination commune internationale (DCI) au quotidien" Rev Prescrire 2012 ; 32 (346) : 586-591. (pdf, accès libre)