En 2024, une étude à partir d'une base de données de santé danoise a recherché un lien éventuel entre la prise d'un triptan et la survenue d'accidents ischémiques cardiaques ou cérébraux. Les triptans sont des vasoconstricteurs utilisés en traitement des crises de migraine : almotriptan (Almogran° ou autre), élétriptan (Replax° ou autre), frovatriptan (Tigreat° ou autre), naratriptan (Naramig° ou autre), rizatriptan (Maxalt° ou autre), sumatriptan (Imigrane° ou autre) et zolmitriptan (Zomig° ou autre).
De 1995 à 2022, 429 612 patients de cette base ont eu une première prescription d'un triptan. L'étude a porté sur les patients ayant eu cette première prescription durant une période de 84 jours précédant un infarctus du myocarde (11 patients), un accident vasculaire ischémique (18 patients) ou un accident vasculaire ischémique ou de nature non précisée (35 patients). L'âge médian de ces patients était d'environ 60 ans.
Ces patients ont eu une fréquence plus grande de remboursement d'un triptan dans la période précédant immédiatement l'accident ischémique que dans les trois périodes témoins plus anciennes avec un risque multiplié par 3 environ pour les infarctus du myocarde, les accidents vasculaires cérébraux (AVC) ischémiques, et pour les AVC ischémiques ou non spécifiés.
Ces résultats sont cohérents avec les effets vasoconstricteurs des triptans et le profil d'effets indésirables déjà connu de ces médicaments. Ils justifient fortement d'éviter les triptans chez les patients ayant des facteurs de risque cardiovasculaire.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er juin 2024
• Texte complet :
"Triptans : AVC et infarctus du myocarde" Rev Prescrire 2024 ; 44 (488) : 431. Réservé aux abonnés.