Une étude réalisée à partir de données de santé danoises a porté sur le risque thromboembolique (thromboses veineuses profondes et embolies pulmonaires) chez des femmes utilisant en même temps une contraception hormonale et un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) autre que l'aspirine, ces traitements étant connus pour exposer à ce type d'effets indésirables.
Les contraceptifs à haut risque thromboembolique étaient les estroprogestatifs sous forme de dispositif transdermique ou d'anneau vaginal, les comprimés contenant 50 microgrammes d'éthinylestradiol ou contenant entre 20 et 40 microgrammes d'éthinylestradiol associé à un progestatif comme le désogestrel (Varnoline° ou autre), le gestodène (Minulet° ou autre) ou la drospirénone (Jasmine°, Jasminelle° ou autre). Tous les autres contraceptifs estroprogestatifs et la médroxyprogestérone injectable (Dépo-Provéra° ou autre) étaient considérés comme à risque intermédiaire. Les contraceptifs progestatifs non associés, ainsi que les implants ou les dispositifs intra-utérins (DIU) hormonaux ont été classés à risque faible.
529 704 femmes avaient utilisé en même temps une contraception hormonale et un AINS. 8 710 épisodes de thromboembolie veineuse profonde ou d'embolie pulmonaire sont survenus.
Chez les femmes qui utilisaient une contraception hormonale à haut risque, l'utilisation d'un AINS a été associée à un risque 11 fois plus grand que chez les femmes qui n'utilisaient ni AINS ni contraception hormonale. Chez celles qui utilisaient une contraception hormonale à risque intermédiaire et un AINS, le risque a été 8 fois plus grand que chez les femmes qui n'utilisaient ni AINS ni contraception hormonale.
Ajouter un AINS à un contraceptif à haut risque de thromboembolie veineuse entraînerait, dans la première semaine, 23 cas supplémentaires d'événement thromboembolique pour 100 000 femmes prenant ces médicaments.
Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er mai 2024
• Texte complet :
"Contraception hormonale + AINS : thromboses veineuses et embolies pulmonaires" Rev Prescrire 2024 ; 44 (487) : 354. Réservé aux abonnés.
