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Édification

 Éditorial  Les données d'évaluation des médicaments sont évolutives. Elles sont le fruit d'un processus permanent de construction et de reconstruction, qui participe à l'édification des connaissances.

Une décision de soins partagée résulte de la relation entre un patient et un ou des soignants, et repose sur des données d'évaluation disponibles. Ces données sur lesquelles s'appuyer, alias "preuves", sont évolutives. Elles sont le fruit d'un processus permanent de construction et de reconstruction, qui participe à l'édification des connaissances. Ce processus est un signe de vitalité, et non de fragilité : il garantit qu'aucune connaissance, même considérée comme acquise, ne soit à l'abri d'un débat contradictoire, qui peut s'avérer fécond et améliorer les soins. *Des données publiées dans une revue après relecture par des pairs ne sont pas figées, ni définitives. Les auteurs peuvent y apporter des corrections, ou des compléments, de leur propre initiative ou à la suite de commentaires de lecteurs. Une nouvelle analyse plus critique, plus systématique ou plus rigoureuse des données peut aussi modifier des résultats déjà rapportés, et de ce fait les conclusions à en tirer.

Il arrive que des articles publiés soient rétractés, notamment en cas d'erreur manifeste, de fraude avérée ou fortement suspectée : les données rapportées deviennent alors sans valeur et ne permettent plus d'étayer une décision de soins (lire "Rétractation d'un article publié : quelles conséquences sur les données d'évaluation ?" ci-dessous). Il arrive aussi que des données qui ont été rendues précocement disponibles en "prépublication" ("preprint", en anglais), sans relecture préalable par des pairs, ne soient jamais publiées après révision. Quelles qu'en soient les raisons, cela jette un sérieux doute sur leur qualité, voire leur authenticité.

Fraude scientifique et publication de données de mauvaise qualité sont des travers entretenus par tout ce qui pousse à publier plus, pour obtenir plus, notamment un poste ou des financements. D'autres voies sont pourtant possibles, comme en attestent les choix de certaines universités, qui s'inscrivent dans le sens de la déclaration internationale de San Francisco (lire "Evaluation de la recherche à Gand : la qualité plutôt que la quantité", ci-contre à droite, et "Des universités mettent le facteur d'impact sur la sellette", ci-dessous).

Pour sa part, au service des personnes qui oeuvrent pour des soins de qualité et placent en premier l'intérêt des patients, Prescrire valorise les remises en cause, et n'hésite pas à en rendre compte. Chaque retour de relecteur est l'occasion d'une réflexion ; des lecteurs attentifs signalent des motifs de "Précisions et corrections", ce qui se traduit aussi parfois par un article dédié dans la rubrique "Prescrire en questions" ; des données nouvelles sont à l'origine de nouvelles analyses "avec plus de recul" ; etc.

Chacun peut apporter des pierres solides à cet édifice, évolutif.

Élaboré par la Rédaction
©Prescrire 1er novembre 2022

• Textes complets :

"Édification" Rev Prescrire 2022 ; 42 (469) : 801. Accès libre

"Prescrire en questions - Rétractation d'un article publié : quelles conséquences sur les données d'évaluation ?" Rev Prescrire 2022 ; 42 (469) : 870-872. Réservé aux abonnés.

"Des universités mettent le facteur d'impact sur la sellette" Rev Prescrire 2022 ; 42 (469) : 867. Réservé aux abonnés.

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Voir aussi :

"Evaluation de la recherche
à Gand : la qualité plutôt
que la quantité"
Rev Prescrire 2019 ;
39 (430) : 627.
Pdf, réservé aux abonnés

"Chercheurs : fraude
endémique"
Rev Prescrire 2012 ;
32 (350) : 933.
Pdf, accès libre


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