L'alimémazine (Théralène°) est un antihistaminique H1 sédatif qui a aussi des propriétés neuroleptiques. Début 2018, l'alimémazine est autorisée chez les adultes et les enfants dans les toux non productives, les insomnies et les allergies, sous forme de sirop, de solution buvable et de comprimés. La solution buvable est aussi autorisée chez les enfants en prémédication avant une anesthésie générale. La solution buvable est 80 fois plus concentrée que le sirop, et des surdoses ont été rapportées chez des enfants après administration par erreur de la solution buvable au lieu du sirop.

En 2017, une commission de l'Agence française du médicament (ANSM) a proposé de supprimer les indications dans la toux, les allergies et la prémédication avant une anesthésie générale, en l'absence de données cliniques dans ces situations. Elle a proposé le maintien de l'indication dans les insomnies, avec certaines restrictions chez les enfants, et la mention de nouveaux effets indésirables dans la notice. Ces ajouts sont bienvenus mais insuffisants, car l'alimémazine expose à certains autres effets indésirables des neuroleptiques dont : effets endocriniens et sexuels, augmentations de l'appétit et prises de poids.

Dans l'insomnie, des conseils d'hygiène du sommeil ou une approche comportementale sont d'abord à envisager. Chez les enfants, un traitement médicamenteux est à éviter, et le recours à un neuroleptique n'est justifié que dans des situations exceptionnelles. Chez un adulte, quand un effet sédatif d'un antihistaminique H1 est recherché, la doxylamine (Donormyl° ou autre) est à préférer malgré son effet atropinique, car elle a l'avantage de ne pas être un neuroleptique. L'évaluation de la doxylamine chez les enfants est quasi inexistante.

©Prescrire 1er mai 2018

"Alimémazine : vers une restriction des indications en France ?" Rev Prescrire 2018 ; 38 (415) : 341. (pdf, réservé aux abonnés)

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