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Accouchements prématurés : la progestérone vaginale inutile

La progestérone par voie vaginale ne prévient pas les accouchements prématurés.

La progestérone, une hormone naturelle, est parfois proposée pour diminuer le risque d'accouchement prématuré chez certaines femmes.

Début 2016, la synthèse des essais cliniques montrait l'absence de preuve solide en faveur de l'efficacité de la progestérone administrée à partir du deuxième trimestre de grossesse pour diminuer les accouchements prématurés chez les femmes enceintes ayant un antécédent d'accouchement prématuré ou un col utérin raccourci. La majorité des essais recensés présentaient des biais.

Les résultats d'un nouvel essai mené sur fonds publics au Royaume-Uni apportent des données plus solides. Cet essai a inclus 1 228 femmes afin de comparer l'utilisation de progestérone (200 mg par jour) à un placebo. À l'issue de l'essai, la progestérone a eu un effet similaire à celui du placebo, avec environ 16 % d'accouchements prématurés avant 34 semaines dans les deux groupes.

Dans l'essai, la fréquence d'effets indésirables sur les femmes a été similaire dans les deux groupes. On sait par ailleurs que la progestérone vaginale expose les femmes à des troubles digestifs, des réactions allergiques, des somnolences, des maux de tête, des œdèmes, des irritations vaginales.

La posologie testée dans l'essai ne fait pas prévoir de risque à court terme ni pour les fœtus ni pour les nouveau-nés exposés, mais les effets indésirables à long terme chez l'enfant d'une exposition in utero prolongée ne sont pas connus. L'essai a comporté un suivi durant 2 ans des enfants exposés, qui n'a pas montré de différence statistiquement significative entre les groupes, mais n'exclut pas des troubles plus tardifs ou peu fréquents.

En pratique, la progestérone vaginale s'avère inefficace pour prévenir les accouchements prématurés et leurs complications. Autant ne pas exposer les enfants in utero à cette hormone.

©Prescrire 1er mai 2017

"Prévention des accouchements prématurés" Rev Prescrire 2017 ; 37 (403) : 376-377. (pdf, réservé aux abonnés)

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Voir aussi :

Progestatifs et prévention
de l'accouchement prématuré
chez les femmes à risque.
Résultats d’évaluation trop
hétérogènes pour exposer
femmes et enfants
Rev Prescrire 2016 ;
36 (389) : 204-207.
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