Dans son numéro d'août 2016, Prescrire publie un ensemble de textes à la fois amusants et sérieux, pour réfléchir avec les soignants sur des "fondamentaux" de leur exercice.

Pour soigner au mieux, il vaut mieux rester libre de penser et d'agir. Et pour cela élargir son champ de vision, prendre du recul vis-à-vis de toutes les sources d'informations, pour choisir des sources solides : quels liens d'intérêts ? quel mode d'élaboration de cette information ? quels niveaux de preuves ? quelles garanties de fiabilité ? quelles garanties de pertinence de l'information pour mieux soigner ? etc.

Choisir ses sources d'information et interpréter une information médicale mérite d'être reconnu comme une discipline médicale "fondamentale", tout comme l'anatomie ou la biologie cellulaire.

Pour leur formation permanente, les soignants ont intérêt à faire le tri, pour retenir les informations qui s'appuient sur des critères de qualité. Comprendre les méthodes de travail des personnes qui proposent cette information et rester critiques et autocritiques est utile ensuite pour une décision de soins de qualité.

Quelle que soit la conviction d'un soignant, le choix du patient est parfois différent. Il y a alors place dans la relation soignant-soigné pour la discussion et le compromis, sans aller à l'encontre de l'intérêt du patient.

Parvenir à adapter les prescriptions aux particularités et aux souhaits des patients, quitte à s'éloigner des prescriptions théoriquement les plus souhaitables : c'est une qualité pour un soignant. Cela impose, avec chaque patient bien informé, d'estimer au mieux le bénéfice attendu et le risque encouru. Et de trouver la limite du compromis acceptable, au-delà duquel il est préférable de refuser. Puis de réévaluer la situation quelque temps plus tard.

©Prescrire 1er août 2016

Numéro spécial "Bâtir des relations de soins. Une randonnée par étapes" Rev Prescrire 2016 ; 36 (394). Lire le sommaire en ligne (accès libre)