L'exposition répétée à des niveaux sonores supérieurs à 85 décibels (dB) peut provoquer des lésions irréversibles de l'oreille interne et conduire à une perte auditive. L'apparition d'acouphènes (sifflement, grésillement, bourdonnement non causé par un bruit extérieur) constitue un signe d'alerte de traumatisme sonore.
En Belgique, une enquête menée en 2011 chez environ 4 000 adolescents a montré que 60 % d'entre eux utilisaient un baladeur musical quotidiennement, durant 30 à 60 minutes pour 40 % d'entre eux. Un tiers des adolescents écoutaient le baladeur à 80 % de la puissance sonore maximale. Environ 3 élèves sur 4 ont déclaré avoir déjà eu des acouphènes temporaires, le plus souvent bilatéraux, jusqu'à 2 heures après l'exposition au bruit pour 63 % d'entre eux. Des acouphènes persistants ont été signalés par environ un élève sur cinq.
En France, des données ont montré qu'environ 90 % des jeunes âgés de 15 ans à 19 ans utilisaient un baladeur musical tous les jours, ou plusieurs fois par semaine. Environ 25 % des jeunes âgés de 15 ans à 19 ans déclaraient utiliser leur baladeur à un niveau sonore estimé "fort" ou "très fort", au moins une heure à chaque utilisation.
Des mesures directes du niveau d'écoute ont montré qu'environ 1 collégien ou lycéen sur 3 écoutait son baladeur entre 91 dB et 100 dB, et environ 1 sur 10 à un niveau supérieur à 100 dB.
En pratique, l'apparition d'acouphènes chez des jeunes est l'occasion de leur faire prendre conscience de la réalité des traumatismes sonores provoqués par l'écoute musicale à très haut volume, pour prévenir des traumatismes définitifs de l'oreille interne.
©Prescrire 1er juillet 2016
"Baladeurs musicaux, concerts : les acouphènes, signes d'alerte de traumatismes sonores" Rev Prescrire 2016 ; 36 (393) : 544. (pdf, réservé aux abonnés)