Cinq ans après le diagnostic d'un cancer avancé de l'ovaire, c'est-à-dire avec un envahissement au-delà du pelvis, avec ou sans métastases, une patiente seulement sur quatre environ est encore en vie.
Quand il est réalisable, le traitement de référence est la chirurgie d'exérèse. Une chimiothérapie cytotoxique à base d'un sel de platine après la chirurgie allonge un peu la durée de vie. Mais quand le diagnostic est fait à un stade avancé, une rechute suit la chimiothérapie initiale chez environ trois femmes sur quatre. Quand cette rechute intervient après plus de 6 mois (cancer dit sensible aux sels de platine), une nouvelle chimiothérapie à base d'un sel de platine, associée éventuellement au paclitaxel (Taxol° ou autre), est le premier choix. Après cette chimiothérapie, l'intérêt d'un traitement continu n'est pas démontré.
Début 2016, les attentes des patientes atteintes d'un cancer de l'ovaire ayant eu au moins deux lignes de chimiothérapie sont grandes, car la maladie est mortelle à court terme et il n'y a pas de traitement réellement satisfaisant. Pour autant, dans cette situation, l'évaluation de l'olaparib (Lynparza°) repose sur un seul essai comparatif randomisé, qui n'a pas montré d'allongement de la durée de vie, y compris en présence d'une mutation délétère d'un gène BRCA. Une analyse a posteriori, par nature peu probante, a suggéré un délai accru avant reprise d'une chimiothérapie. Surtout, l'olaparib expose ces patientes en rémission à de fréquents effets indésirables semblables à ceux d'une chimiothérapie, dont certains sont mortels.
En l'absence d'efficacité clinique tangible démontrée, mieux vaut épargner aux patientes un traitement par olaparib.
©Prescrire 1er juin 2016
"Olaparib (Lynparza°). Cancer de l'ovaire : épargner les patientes en rémission" Rev Prescrire 2016 ; 36 (392) : 406-410. (pdf, réservé aux abonnés)