prescrire.org > Tous les articles en Une > Les 100 derniers > Trimétazidine (Vastarel°) : 40 ans de remboursement sans justification solide

Article en Une

Chaque mois, la Rédaction publie des informations en accès libre.

Les 100 derniers :  1 | 10 | 20 | 30 | 40 | 50 | 60 | 70 | 80 | 90

Trimétazidine (Vastarel°) : 40 ans de remboursement sans justification solide

Médicament très largement consommé en France, la trimétazidine (Vastarel°) a été remboursée depuis 40 ans dans des indications les plus diverses, mais sans démonstration d'une efficacité clinique spécifique.

La trimétazidine est commercialisée en France depuis 1963 sous le nom de Vastarel°. Ses indications thérapeutiques officielles se sont peu à peu étendues de la cardiologie à l'ophtalmologie et à l'ORL, tandis que le dosage par unité de prise passait de 1 mg, à 3 mg puis 20 mg. Mais les données d'évaluation n'ont jamais démontré une efficacité clinique de la trimétazidine nettement différente de celle d'un placebo, dans un domaine ou un autre. Un nouveau dosage à 35 mg a été commercialisé au moment où les copies de Vastarel° 20 mg étaient devenues nombreuses, sans que ce soit l'occasion d'une amélioration de l'évaluation clinique.
Dans son numéro de décembre, la revue Prescrire note que malgré la baisse de remboursement de 65 à 35 % en 2003, la trimétazidine s'est située en 2003 encore au 61ème rang en quantité des médicaments remboursés par l'assurance maladie, avec 58,8 millions d'euros (sans compter les copies). Pour la revue Prescrire, il serait intéressant d'estimer plus précisément la somme globale dépensée par l'assurance maladie pour la trimétazidine depuis 40 ans. On pourrait aussi évaluer le temps passé par les soignants, les patients, et les fonctionnaires des caisses d'assurance maladie à prescrire, dispenser, prendre soigneusement et rembourser ce médicament. On pourrait alors proposer pour l'avenir une autre utilisation de l'argent et de l'énergie dépensées pour de tels médicaments.

©Prescrire 1er décembre 2004

"Trimétazidine" Rev Prescrire 2004 ; 24 (256) : 824. Télécharger (pdf, 120 Ko).