En pratique, la balance bénéfices-risques
des phytoestrogènes est insuffisamment évaluée. Des risques
pour l'endomètre et beaucoup d'inconnues, notamment autour des risques
thromboemboliques et de cancer du sein, sont à mettre en balance avec un
bénéfice modeste sur la fréquence des bouffées de
chaleur. |
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Phytoestrogènes :
hyperplasie de l'endomètre Revue Prescrire 2006 ; 26 (268) :
26. Réservé aux abonnés Cliquez
iciLes phytoestrogènes ches les femmes
ménopausées Peu d'effets avérés pour un
risque qui reste à évaluer Revue Prescrire 2003 : 23 (242) :
603-609. Réservé aux abonnés Cliquez
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Des essais cliniques
à court terme ont mis en évidence un faible effet des phytoestrogènes
de soja sur les bouffées de chaleur, mais le niveau de preuves est faible.
On ne sait pratiquement
rien des risques que fait courir aux patientes la consommation au long cours de
phytoestrogènes à fortes doses, en particulier les risques thromboemboliques
et ceux de cancer du sein et de l'endomètre, connus avec les estrogènes.
Un essai clinique randomisé,
en double aveugle, a été mené en Italie avec pour objectif
d'évaluer les conséquences sur l'endomètre de la prise de
phytoestrogènes au long cours. C'est le premier essai ayant évalué
les phytoestrogènes au long cours. 376 femmes ménopausées,
non hystérectomisées, ont été traitées soit
par une préparation à base de soja correspondant à 150 mg
d'isoflavone par jour, soit par un placebo. Des biopsies de l'endomètre
ont été réalisées à l'inclusion, à 30
mois et à 5 ans. 319
femmes ont eu une biopsie de l'endomètre à 5 ans. Une hyperplasie
de l'endomètre a été détectée chez 3,8 %
des femmes prenant du soja versus aucun cas dans le groupe placebo (p < 0,05).
Aucun cancer de l'endomètre n'a été détecté.
Une
hyperplasie de l'endomètre est généralement considérée
comme une lésion précancéreuse. En particulier, les hyperplasies
de l'endomètre avec des atypies cellulaires sont associées à
des évolutions vers un adénocarcinome.
À
titre de comparaison, à partir d'études épidémiologiques,
on peut estimer que l'augmentation du risque de cancer de l'endomètre est
de l'ordre d'environ 4 cas pour 100 femmes après 10 ans d'estrogénothérapie
non associée.
En
pratique, la balance bénéfices-risques des phytoestrogènes
est insuffisamment évaluée. Des risques pour l'endomètre
et beaucoup d'inconnues notamment autour des risques thromboemboliques et de cancer
du sein sont à mettre en balance face à un bénéfice
modeste sur la fréquence des bouffées de chaleur.
©
La revue Prescrire 1er janvier 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (268) :
26. |