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Accès aux soins
et couverture médicale universelle complémentaire
 
Nous ne comprenons pas que tous les syndicats ne défendent pas ce principe de base : le droit pour chaque médecin d'utiliser la dispense d'avance des frais.
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Accès aux soins et couverture médicale universelle complémentaire
Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 551.
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La pauvreté ne recule pas dans notre pays. C'est l'enseignement du rapport 2005-2006 de l'Observatoire national de la pauvreté et de l'exclusion sociale (Onpes) remis le 22 février 2006 au Premier ministre. Selon le rapport, le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté en France s'est maintenu, voire a légèrement progressé entre 2001 et 2003 (dernière année étudiée en matière de pauvreté monétaire). Malgré les effets significatifs de la Couverture maladie universelle (CMU), le rapport souligne les difficultés persistantes des ménages pauvres en matière de santé.

Le Bulletin épidémiologique hebdomadaire (BEH), n° 43 du 31 octobre 2005, a repris une étude comparant une population de plus de 700 000 personnes en situation de précarité à une population de personnes non précaires. La conclusion relève les niveaux élevés des risques pour les groupes précaires et l'importance de leurs difficultés d'accès aux soins.

Face à ces difficultés, il importe que les médecins généralistes, premiers concernés dans l'accès aux soins, disposent d'outils efficaces. Parmi ces outils, la possibilité pour les médecins généralistes de pratiquer la dispense d'avance des frais a montré son efficacité ; cette possibilité n'est pas prévue par la convention actuelle. Dans les faits, certaines caisses départementales tolèrent cette pratique ; d'autres la refusent, ce qui nous conduit à des situations absurdes : faire des consultations gratuites à des patients qui ont l'assurance maladie, qui sont parfois en ALD 30 (Affection de longue durée), dont les revenus dépassent de plus de 15 % le seuil de la CMU et qui ne peuvent pas payer la consultation.

Nous ne comprenons pas que tous les syndicats ne défendent pas ce principe de base : le droit pour chaque médecin d'utiliser la dispense d'avance des frais. Largement utilisée par les confrères spécialistes pour les actes techniques et par les pharmaciens d'officine, pourquoi devrait-elle être interdite ou restreinte chez le médecin généraliste, médecin de premier recours ?

Anne Rethacker et Mady Denantes
Généralistes (75), pour le CoMéGAS,
Collectif des médecins généralistes pour l'accès aux soins
Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 551.