Revue Prescrire, Cahier Eviter l'évitable Pistes décembre 2005
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Eviter l'évitable
Eviter l'évitable

Pistes pour "Éviter l'Évitable"

 
Avant tout le souci de ne pas nuire au patient, une préoccupation commune à tous les soignants.
Pour en savoir plus

Supplément spécial - décembre 2005


Partie I : En parler sans peur
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Partie II : l'étendue des dégâts
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Partie III : La valeur pédagogique de l'erreur
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Partie IV : Pistes pour "Éviter l'Évitable"

Gérer le risque d'erreur
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À chacun d'agir
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Le rapport fameux de l'Institute of Medicine étatsunien, au titre emblématique "L'erreur est humaine - Bâtir un système de santé plus sûr", va bien au-delà d'une simple réactualisation du principe hippocratique. En proposant de s'inspirer des programmes destinés à améliorer la sécurité dans l'industrie pour gérer les risques et prévenir les erreurs, les auteurs de ce rapport ont réussi à susciter ce que certains considèrent comme une "révolution culturelle" dans l'approche de la sécurité des patients.

Ce que les Anglosaxons appellent la "safety culture", c'est concilier le constat de l'existence d'erreurs avec l'objectif d'une absence de dommage important résultant des soins. Il s'agit d'éviter le piège de l'aversion maladive du risque et de l'idéologie sécuritaire qui s'ensuivrait. Dans cette perspective, le souci de la sécurité des patients pousse à tirer le meilleur parti de chaque erreur, car son analyse approfondie, pluridisciplinaire, permet de comprendre les défauts, les défaillances et les dysfonctionnements qui l'ont provoquée. Certes, ce sont d'autres patients qui tireront bénéfice des leçons tirées de cette analyse, mais l'essentiel est là : quelque chose de positif sera tiré de l'erreur, à l'échelle de la collectivité, engagée dans une démarche systématique de résolution des problèmes.

Les soins médicamenteux illustrent bien la nécessité d'une approche systémique pour la prévention des erreurs. Dans le système que constitue la prise en charge thérapeutique des patients, chaque acteur participe à la sécurité en interceptant les erreurs qui auraient pu se produire à l'étape précédente du processus ; l'ultime acteur étant le patient lui-même, d'où l'importance de son information et de sa participation.

Mais la maîtrise des erreurs liées au médicament exige d'aller au-delà des pétitions de principe, bien souvent sans lendemain. C'est dose par dose, à prendre ou à administrer, que se pose le problème de la sécurité de chaque soin médicamenteux. C'est dose par dose qu'il faut le résoudre. Rien ne sera acquis tant qu'il ne sera pas admis qu'il existe autant d'opportunités d'erreurs liées au médicament qu'il existe de doses à prescrire, à administrer ou à préparer. Rien ne sera acquis tant qu'il ne sera pas admis qu'il existe autant d'opportunités d'erreurs liées au médicament qu'il se trouve de médicaments disponibles, souvent sans raison valable, dans les armoires à pharmacies, domestiques, hospitalières ou ailleurs.

C'est en agissant concrètement, au quotidien, que chaque soignant atteste de sa préoccupation de ne pas nuire au patient et de sa volonté d'"Éviter l'Évitable".

©La revue Prescrire 1er décembre 2005