La Commission européenne a lancé
le 15 mars 2006 une consultation publique sur le fonctionnement actuel de la pharmacovigilance
dans l'Union européenne, régi par la Directive et le Règlement
européens sur le médicament, publiés au Journal Officiel
de l'Union européenne le 30 avril 2004. |
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Europe et pharmacovigilance
Appliquer la nouvelle réglementation et aller au-delà Texte
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La mobilisation des citoyens européens
concernés par les effets indésirables des médicaments
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Europe et Médicament Cliquez
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Patients, professionnels de santé et firmes pharmaceutiques
ont été invités à exprimer leur avis et à proposer
des modifications. Voici les principaux points de la contribution de la revue
Prescrire.
Une pharmacovigilance
publique au service des patients exige de faciliter l'accès aux données
de pharmacovigilance, de cesser de mélanger les rôles respectifs
des firmes et des agences, et de prévoir un financement public à
la hauteur des missions à assurer.
Pour
aider les professionnels de santé et les patients à repérer
les mises en garde les plus importantes et les plus récentes, les parties
du résumé des caractéristiques et de la notice modifiées
pour raison de pharmacovigilance doivent être clairement mises en évidence.
L'instauration
d'une véritable transparence doit faciliter l'accès aux données
et aux motivations des décisions de pharmacovigilance, notamment en supprimant
l'obstacle artificiel du "secret commercial" opposé à
une transparence sur les données de consommation des médicaments,
qui quantifient la population exposée au risque médicamenteux.
Les
autorités et les agences ne doivent pas défendre les seuls intérêts
des firmes, au détriment de l'intérêt des patients.
La
capacité actuelle d'intervention des firmes dans l'élaboration des
lignes directrices et dans les processus des décisions relatives à
la pharmacovigilance doit être remise en cause pour faire cesser les conflits
d'intérêts et davantage prendre en compte l'intérêt
des patients.
Le financement
public de la pharmacovigilance doit se substituer à celui provenant actuellement
des redevances payées par les firmes pharmaceutiques pour assurer : le
recueil public des notifications d'effets indésirables ; l'information
des patients ; la maîtrise de la diffusion des informations de pharmacovigilance
par les pouvoirs publics ; le contrôle effectif des obligations des firmes
en matière d'études après commercialisation ; la conduite
d'études indépendantes de pharmacovigilance ; l'évaluation
de l'impact des décisions de pharmacovigilance.
Les
patients doivent pouvoir notifier directement les effets indésirables aux
autorités concernées, dans tous les pays.
L'indépendance
des décisions relatives à la commercialisation des médicaments,
prises pour raison de pharmacovigilance, exige : que le Comité des médicaments
à usage humain (CHMP) soit restreint à l'octroi des autorisations
de mise sur le marché et des nouvelles indications ; et qu'un Comité
européen de pharmacovigilance soit créé, chargé de
produire des avis directement à examiner par l'Autorité, sans retour
au CHMP. Cette séparation est de nature à permettre le cas échéant
le retrait du marché de médicaments. · La
nouvelle réglementation européenne offre la possibilité d'améliorer
la pharmacovigilance : il est urgent de l'appliquer pleinement, puis de l'améliorer
là où elle comporte des lacunes.
©La
revue Prescrire 1er juillet 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 544 (27 références). |