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DCI
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La DCI : un langage commun,
intelligible et international
 
Créée par l'Organisation mondiale de la santé (OMS), la dénomination commune internationale (DCI) des médicaments est commune aux pays du monde entier.
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Nous n'évoquons pas ici les dénominations communes nationales, telles que dénomination commune française (DCF) ou British Approved Name (BAN) ou United States Adopted Name (USAN), car elles tendent à disparaître au profit de la DCI.

La législation européenne adoptée en 2004 précise que l'emballage extérieur et le conditionnement primaire (flacon, blister, etc.) doivent mentionner la dénomination commune internationale (DCI) « lorsque le médicament contient jusqu'à trois substances actives » (D article 54-a).
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L'Assemblée mondiale de la santé de 1950 a donné pour mission à l'Organisation mondiale de la santé (OMS) de mettre en place un programme des DCI dès 1953.

Une mission de l'OMS
L'élaboration de nombreuses substances pharmaceutiques au début du vingtième siècle a rapidement fait naître des difficultés de compréhension et des confusions de tous ordres, au sein des pays et à l'échelon international. Dès 1945, une première tentative de coordination a eu lieu entre les programmes de nomenclature des États-Unis d'Amérique, du Royaume-Uni, des pays nordiques et de la France. Sur la base d'une résolution de l'Assemblée mondiale de la santé de 1950, l'Organisation mondiale de la santé (OMS) a été chargée de mettre en place un programme des DCI dès 1953.
L'objectif était de mettre au point, pour chaque substance employée comme médicament, une dénomination spécifique, reconnaissable et prononçable dans tous les pays du monde, et qui évite autant que possible les confusions. Il s'agissait de donner aux patients et aux soignants du monde entier un langage commun, qui leur permette de s'y retrouver malgré les multiples noms commerciaux.

Les demandes de DCI sont soumises à l'OMS par les commissions nationales de nomenclature, quand elles existent, ou par les fabricants de substances pharmaceutiques eux-mêmes. Elles sont accompagnées d'informations précises sur la nature chimique de la substance, son activité pharmacologique et son domaine d'utilisation.

Un code précis d'élaboration
Le Groupe d'experts OMS sur la Pharmacopée internationale et les préparations pharmaceutiques prend en compte le projet de DCI du demandeur, puis propose une DCI qui doit :
-être bien reconnaissable, qu'elle soit écrite ou prononcée ;
-ne pas être trop longue ;
-ne pas être susceptible d'entraîner une confusion avec d'autres noms couramment utilisés ;
-être utilisable sans difficulté dans le plus de langues possibles : les lettres "h" et "k", les "æ" et "œ" sont évitées ; la lettre "f" est employée au lieu de "ph" ; etc.
-comporter un segment-clé (suffixe, préfixe ou segment intermédiaire) commun à toutes les substances du même groupe (groupe homogène par son activité pharmacologique, voire sa structure chimique) ; le suffixe "olol" est par exemple commun aux bêtabloquants (aténolol, propranolol, etc.) employés en cardiologie, ou le suffixe "azépam aux benzodiazépines (diazépam, tétrazépam, etc.) employées comme anxiolytiques ou comme hypnotiques.

La DCI proposée est publiée dans le bulletin WHO Drug Information, et pendant 4 mois, toute personne peut formuler des remarques ou des objections.
Les principales objections portent en pratique sur les risques de confusion avec des noms de marque d'une autre substance, parfois concurrente.
Les risques de confusion entre DCI sont également pris en compte, même s'ils ont statistiquement beaucoup moins de risque de survenir qu'entre noms de marque.

Celles-ci sont prises en compte, et lorsqu'il n'y a plus d'objection, la DCI devient une DCI recommandée (rec. INN en anglais, pour recommended International Nonproprietary Name), et fait l'objet d'une publication définitive.

Une liste récapitulative des DCI proposées et des DCI recommandées est publiée régulièrement.

Un processus toujours d'actualité
Selon l'unité de l'OMS chargée des DCI, le travail de sélection est devenu ces dernières années plus complexe du fait des multiples modes d'action pharmacologique et spécificités revendiqués par les firmes pharmaceutiques. De nouveaux concepts ont également été adoptés pour dé-
nommer les substances produites par biotechniques.

Quelles que soient les critiques émises sur les défauts de telle ou telle DCI, ou sur le choix de tel ou tel segment-clé, le système international mis en place continue à jouer son rôle : permettre d'identifier les nombreuses substances pharmaceutiques existant dans le monde, à l'aide d'un langage commun et invariable.

©La revue Prescrire 1er octobre 2005