Revue Prescrire, article en une, toilette mortuaire octobre 2006
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La toilette mortuaire
 
La toilette mortuaire est un soin qui répond à la fois aux exigences de l'hygiène et au respect du corps de la personne décédée. La toilette mortuaire peut comprendre des modalités particulières selon la religion du défunt.
Pour en savoir plus
 


La toilette mortuaire

1. Des dispositions à respecter avant la toilette mortuaire

2. Les phases de la toilette mortuaire

- Des soins d'hygiène


- Habillement et positionnement du corps selon les us et coutumes

3. La toilette mortuaire suivant l'appartenance religieuse du défunt

4. Composition type d'un "set" pour toilette mortuaire

Rev Prescrire 2006 ; 26 (276) : 706-709.
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Lorsque les circonstances le permettent, la toilette mortuaire a lieu le plus tôt possible avant les transformations que provoque la mort.
Le corps reste chaud, souple, sans lividités lorsque la mort remonte à moins de six heures.
C'est dans ce laps de temps, et habituellement dans les 2 heures, que les soins d'hygiène, de manipulation, d'habillage et de présentation du corps doivent être effectués.

Des soins d'hygiène
Suivre un protocole précis permet de ne pas oublier des gestes importants :
fermer les yeux en abaissant les paupières et si besoin en les maintenant temporairement (jusqu'à l'installation de la raideur cadavérique) par un adhésif adéquat. C'est le premier geste à faire. Ayant une connotation symbolique, il est parfois réalisé par un membre de la famille présent aux derniers instants ;
retirer le matériel de soin éventuellement en place : sondes, drains, lames, cathéter, canule de trachéotomie, etc. ; et obturer les orifices correspondants par des pansements pour pallier les écoulements possibles ;
aspirer, au besoin, les sécrétions bronchiques, gastriques, vider le globe vésical (les sphincters se relâchent dans les 6 heures qui suivent le décès) ;
nettoyer in situ et remettre une poche propre s'il y a présence d'une stomie (technique la plus adaptée et efficace contre fuites et odeurs) ;
obturer avec du coton cardé les orifices naturels (anus, vagin) en prévention du relâchement des sphincters. Parfois il est nécessaire d'avoir recours à des protections ;
renouveler les pansements (plaies, escarres, etc.) ;
effectuer une toilette complète du corps à l'eau tiède et savonneuse, sans oublier le soin des mains (ongles propres et coupés), des cheveux, la remise en place des prothèses dentaires (éventuellement), le rasage (éventuellement), avec le souci de la netteté et du respect de l'apparence habituelle de la personne ;
maintenir la bouche en position fermée à l'aide d'un linge roulé mis sous le menton suffisamment longtemps pour que la rigidité puisse s'installer.

Ces soins d'hygiène nécessitent la présence de deux personnes. Une fois les soins terminés, le corps doit reposer sur une literie propre, et tout le matériel de soin doit être emporté. Les rites spécifiques à certaines croyances, qui complètent cette toilette standard par des ablutions supplémentaires, parfumées et purificatrices, relèvent des familles ou des autorités religieuses.

©La revue Prescrire 15 octobre 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (276) : 706-709.