Revue Prescrire, article en une, plantes médicinales tisanes suite septembre 2006
Prescrire  Accueil 
.
 
Article en Une - Archive
Tisanes : bien les utiliser
 
Cette forme traditionnelle de soins conserve une place dans l'arsenal des méthodes thérapeutiques.
Pour en savoir plus
Série "Plantes médicinales"

Déjà parus :

Bien dénommer pour savoir de quoi on parle

Rev Prescrire 2006 ; 26 (270) : 207.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Utiliser la nomenclature botanique pour éviter les ambiguïtés
Rev Prescrire 2006 ; 26 (271) : 295.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Préciser la partie de la plante utilisée
Rev Prescrire 2006 ; 26 (272) : 379.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Une composition très variable
Rev Prescrire 2006 ; 26 (273) : 453.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Tisanes : une forme à mieux connaître
Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 527.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Tisanes : bien les utiliser
Rev Prescrire 2006 ; 26 (275) : 613.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Les tisanes sont des formes traditionnelles d'emploi des plantes médicinales qui doivent être préparées à partir de plantes de bonne qualité.

L'emploi des tisanes à bon escient peut être utile dans certaines affections du quotidien (troubles digestifs, troubles du sommeil, etc.). L'intérêt des tisanes est d'autant plus important que certains patients adhèrent inconditionnellement à ces remèdes "naturels", chargés d'une forte réputation d'efficacité et d'absence de nocivité.

Pourtant, on ne peut assimiler tisane et placebo. En effet, quel que soit le procédé mis en œuvre pour préparer une tisane, les substances hydrosolubles initialement présentes dans la plante sont extraites et concentrées. Ces substances pouvant avoir des effets biologiques variés, une tisane peut induire divers effets sur l'organisme. Parfois bénéfiques, ces effets peuvent aussi être indésirables.

Il faut donc bien connaître ce que l'on peut attendre des plantes et des tisanes que l'on utilise. C'est difficile, car dans la majorité des cas, les plantes et tisanes en question n'ont pas été évaluées méthodiquement.

Pour l'analyse des risques, le seul critère dont on dispose souvent est l'absence de toxicité connue du fait de la tradition. C'est insuffisant, mais c'est mieux que rien.

Pour l'usage thérapeutique des plantes, le mieux est de se limiter à quelques plantes bien connues et de s'écarter au minimum de la tradition. Cela conduit à dissuader, en l'absence de données solides, d'employer de nouvelles plantes ou des produits issus de nouveaux procédés de préparation.

D'autre part, mieux vaut dissuader le consommateur de récolter lui-même des plantes dont il ne maîtrise pas l'identification

Bien utiliser les tisanes, c'est savoir en limiter l'emploi aux affections bénignes pour lesquelles le traitement est de nature purement symptomatique, et surtout, ne pas les utiliser à la place d'autres traitements dont la balance bénéfices-risques est favorable.

Bien utiliser les tisanes, c'est le faire dans des "conditions normales d'emploi", c'est-à-dire à posologie raisonnable et pendant une durée limitée : on ne peut pas prévoir les effets d'une ingestion quotidienne de plusieurs litres de tisane pendant de nombreuses années.

Les associations de plantes à usage semblable sont possibles. Celles de plantes à usage complémentaire le sont aussi, mais elles doivent être justifiées. Les mélanges de plantes pour tisanes ne doivent pas renfermer plus de 5 plantes considérées comme "principes actifs" ; ils peuvent renfermer en outre des plantes destinées à améliorer la saveur ou l'aspect.

En pratique, Pharmacopée et Commission d'autorisation de mise sur le marché admettent que les "infusettes" (sachets-doses) conduisent bien à des tisanes, et qu'on peut les utiliser comme telles.

Il n'en est pas de même des plantes en gélules.

©La revue Prescrire 1er septembre 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (275) : 613.