Revue Prescrire, article en une, mélatonine et sommeil août 2006
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Mélatonine et troubles du sommeil :
pas mieux qu'un placebo
 
Dans les troubles du sommeil accompagnant le travail posté, les décalages horaires, ou certaines affections neuropsychiatriques, la mélatonine n’est vraisemblablement pas plus efficace qu’un placebo, à court terme.
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Mélatonine. Pas de miracle en vue, mais à prendre au sérieux
Rev Prescrire 1998 ; 18 (185) : 445-455.
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Mélatonine et troubles du sommeil : pas mieux qu'un placebo
Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 526.
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La mélatonine est une hormone, sécrétée par la glande pinéale (alias épiphyse), facile à synthétiser. Elle a été proposée pour traiter ou prévenir certains troubles du sommeil.

En 1998, l'effet de la mélatonine sur ces troubles était incertain (1). Tout au plus, pouvait-on avancer que chez des voyageurs, elle semblait améliorer, subjectivement, les troubles dus au décalage horaire (alias "jet-lag" en anglais) (1).

Une synthèse méthodique avec méta-analyse publiée en 2006 a évalué d'une part l'effet de la mélatonine dans les troubles du sommeil secondaires à une affection (démence, schizophrénie, ou autre) (19 essais comparatifs versus placebo, dont 5 publiés depuis 1998), et d'autre part l'effet de la mélatonine dans les troubles du sommeil secondaires à une restriction de sommeil ("jet-lag" et travail posté) (9 essais comparatifs dont 3 publiés depuis 1998) (2).

Dans ces situations cliniques, le délai d'endormissement n'a pas été statistiquement différent entre le groupe mélatonine et le groupe placebo.

Dans ces essais, d'une durée de 3 mois au plus, les effets indésirables (essentiellement, céphalées, nausées, vertiges) n'ont pas été plus fréquents sous mélatonine que sous placebo.

En somme, dans les troubles du sommeil accompagnant le travail posté, les décalages horaires, ou certaines affections neuropsychiatriques, la mélatonine n'est vraisemblablement pas plus efficace qu'un placebo, à court terme. Cependant, on ne sait toujours pas quels effets indésirables pourraient survenir sous mélatonine à doses supraphysiologiques à long terme.

©La revue Prescrire 15 août 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 526.

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Références
1- Prescrire Rédaction "Mélatonine. Pas de miracle en vue, mais à prendre au sérieux" Rev Prescrire 1998 ; 18 (185) : 445-455.
2- Buscemi N et coll. "Efficacy and safety of exogenous melatonin for secondary sleep disorders accompanying sleep restriction : meta-analysis" BMJ 2006 ; 332 : 385-388.