Lindane : toujours sur liste II et exonéré
pour l'application sur la peau ! | | | |
Toujours pas de mesure visant à restreindre l'utilisation
du lindane, pédiculicide et acaricide organochloré. Mais en pratique,
les spécialités à base de lindane disparaissent peu à
peu du marché. | | |
La dénomination
commune internationale (DCI) lindane désigne l'hexachlorocyclohexane, un
dérivé organochloré qui a été largement employé
comme pédiculicide et acaricide. Sa toxicité neurologique et la
résistance acquise par les poux ont incité à limiter l'usage
du lindane.
En 2001,
les médicaments à base de lindane sous forme de poudre ont cessé
d'être commercialisés, et l'Agence française des produits
de santé (Afssaps) a réuni un groupe de travail pour réévaluer
la place du lindane en thérapeutique. Depuis lors, des abonnés nous
interrogent régulièrement pour savoir si ce groupe a rendu des conclusions
et si des mesures ont été prises pour restreindre l'usage des spécialités
à base de lindane encore commercialisées.
Fin
2004, l'Afssaps nous a simplement précisé dans un courrier qu'"à
ce jour, le lindane (
) est inscrit sur la liste II des subs-tances vénéneuses
(
)" et qu'il est exonéré lorsqu'il est destiné
à être appliqué sur la peau. Le statut du lindane au regard
de la réglementation des substances vénéneuses n'a donc pas
changé, et il reste accessible sans ordonnance pour une utilisation en
application locale.
Quelques
éléments d'explication figurent dans le bilan 2003 du Comité
de coordination des vigilances de l'Afssaps, qui mentionne : "La commission
d'autorisation de mise sur le marché a proposé d'inscrire le lindane
sur liste I suite à une réévaluation des produits en contenant
(cette démarche avait fait suite à un mésusage d'une poudre
dans une école maternelle donnant lieu à une suspicion d'intoxication
collective). La procédure est bien en cours mais la DGS [NDLR : la Direction
générale de la Santé] a demandé que l'Afssa [NDLR
: l'Agence de sécurité sanitaire des aliments] soit consultée,
car le lindane est contenu dans certains médicaments vétérinaires.
L'évaluation par l'Afssa est en cours". Il reste en effet sur le
marché français des médicaments vétérinaires
à base de lindane, notamment sous forme de solutions auriculaires et de
shampooings.
En pratique,
pour ce qui concerne les médicaments à usage humain, les recommandations
les plus récentes pour le traitement de la pédiculose et pour celui
de la gale conduisent à l'abandon de fait du lindane, et à l'arrêt
progressif de commercialisation des spécialités qui en contiennent.
Après l'arrêt de la crème Scabécid°, il ne reste
plus sur le marché français que la crème Élénol°
(lindane + chlorhydrate d'amyléine). Élénol° est uniquement
commercialisé, selon son RCP version dictionnaire Vidal 2005, pour le "traitement
des gales et autres acarioses (aoûtats, sarcoptes, tiques)".
Ce
RCP d'Élénol ne mentionne pas de contre-indication chez les jeunes
enfants, ni durant la grossesse et l'allaitement. Pourtant, selon les recommandations
de l'OMS, le lindane est contre-indiqué en dessous de 10 ans et pendant
la grossesse et l'allaitement.
Quel
que soit le statut actuel du lindane aujourd'hui en France, il est prudent de
lui préférer : pour le traitement de la pédiculose, les pyréthrines
et le malathion ; et pour celui de la gale, le benzoate de benzyle, à défaut
de perméthrine à 5 % sur le marché français ; voire
l'ivermectine par voie orale.©La revue Prescrire 15 avril
2005 Rev Prescrire 2005 ; 25 (260) : 266. | | | |
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