Revue Prescrire, article en une, jambes sans repos juillet 2006
Prescrire  Accueil 
.
 
Article en Une - Archive
Les jambes sans repos
 
Désagréables, mais sans aucune complication
Pour en savoir plus
 

Les jambes sans repos
Désagréables, mais sans aucune complication

Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 516-520.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Ropinirole (Adartrel°)
Jambes sans repos : des effets indésirables disproportionnés
Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 485.
Réservé aux abonnés
Cliquez ici

Les nouveaux charlatans
Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 481.
(pdf, 39 Ko)
Accès libre
Cliquez ici

Le syndrome des jambes sans repos est fait d'une variété de symptômes bénins, sensitifs et moteurs, désagréables, des membres inférieurs, apparaissant pendant le repos, en position assise ou couchée, plus intenses le soir et la nuit, soulagés par le mouvement du membre.

L'examen neurologique est normal. Il n'existe pas de critère complémentaire paraclinique, biologique ou autre, permettant de caractériser ce syndrome. L'évolution est fluctuante et imprévisible. Il n'entraîne pas de complication physique grave.

Il existe de nombreuses autres causes à la présence de symptômes moteurs et de sensations désagréables dans les jambes : les crampes, des paresthésies en position assise, les neuropathies périphériques, les myoclonies d'endormissement, etc. La recherche d'une éventuelle akathisie induite par un neuroleptique est un diagnostic différentiel important.

Les études épidémiologiques sont très discordantes, aboutissant à des prévalences entre 0,1 % et 24 % dans la population générale. Elle augmente avec l'âge, plus fréquente chez les femmes que les hommes. Les situations où le syndrome des jambes sans repos apparaît plus fréquent sont une anémie, la grossesse, et surtout une insuffisance rénale. Il semble exister un facteur familial dans un cas sur deux environ.

Des moyens simples non médicamenteux pour diminuer les symptômes n'ont pas été correctement évalués.

Du fait de quelques résultats avec la lévodopa, des agonistes dopaminergiques ont été évalués dans cette indication. Outre les effets indésirables classiques des agonistes dopaminergiques, des augmentations de la sévérité des symptômes ont été observées à long terme avec divers agonistes dopaminergiques comme avec la lévodopa, en particulier avec le ropinirole et le pramipexole.

De nombreux autres médicaments sédatifs, dont les benzodiazépines et certains antiépileptiques ont été médiocrement évalués et n'ont pas d'efficacité prouvée.

En pratique, le but est d'améliorer le confort sans aggraver la situation. Des moyens simples visant à l'amélioration du sommeil sont à proposer en première intention dans la mesure où ils exposent à peu d'effets indésirables. Chez les patients pour lesquels la gêne est majeure, les médicaments actuellement proposés ont une balance bénéfices-risques défavorable.

©La revue Prescrire 15 juillet 2006
Rev Prescrire 2006 ; 26 (274) : 516-520 (90 références).