Chez l'enfant,
le diagnostic de syndrome d'hyperactivité avec déficit
de l'attention repose sur des symptômes non spécifiques
(agitation motrice, déficit de l'attention, impulsivité).
Ses limites sont floues, ainsi qu'en témoigne la discordance
des diverses classifications. La prévalence est mal connue
et semble souvent surévaluée.
La thérapie
comportementale est efficace chez la majorité des enfants (75 %
des cas, dans un essai sur 14 mois).
Certaines questions
importantes concernant le méthylphénidate, un amphétaminique,
restent sans réponse. On ne connaît pas la durée
optimale du traitement. On sait peu de choses sur le devenir comportemental
et social à l'âge adulte après traitement par
méthylphénidate dans l'enfance. On n'est pas complètement
rassuré sur l'absence de risques cardiovasculaires à
long terme.
Dans ces conditions,
le traitement par méthylphénidate est seulement un recours,
chez des enfants dont le comportement reste excessivement perturbé
avec des conséquences sociales, scolaires et familiales préoccupantes
malgré les prises en charge non médicamenteuses, et
après exclusion d'un trouble psychiatrique individualisé
nécessitant un autre traitement spécifique. La prescription
initiale n'est justifiée que pour un mois, afin d'évaluer
la réponse au traitement. S'il est efficace, il peut être
poursuivi avec interruption lors des vacances scolaires, d'une part
pour réévaluer l'intérêt de la poursuite
du traitement et d'autre part pour minimiser les risques de répercussion
du traitement sur la croissance staturo-pondérale.
Le dérapage
de la prescription vers des enfants simplement turbulents expose à
des risques disproportionnés.
©La revue Prescrire 15 avril 2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (249) : 289-291 (21 références).
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