La fasciolase alias
distomatose (hépatobiliaire) est une parasitose contractée à
la suite de la consommation de végétaux aquatiques crus contaminés,
en particulier le cresson sauvage.
La
fasciolase est due à un ver rangé parmi les trématodes :
Fasciola hepatica (alias grande douve du foie) et plus rarement Fasciola gigantica
(alias douve géante du foie). Le cycle parasitaire fait intervenir : des
hôtes définitifs, des herbivores, qui s'infestent en broutant des
végétaux contaminés par des larves enkystées, et qui
libèrent des ufs dans les fèces : un hôte intermédiaire
spécifique, une limnée, petit escargot d'eau douce nécessaire
pour la réception de l'embryon issu de l'éclosion des ufs
et qui libère la larve (cercaire) qui s'enkyste sur les végétaux
aquatiques ou en zone inondable (cresson, mâche, pissenlit). L'Homme est
un hôte accidentel.
En
France métropolitaine, le nombre de cas de fasciolase humaine a été
estimé à quelques centaines par an. En l'absence de traitement,
l'infection évolue en trois phases distinctes : après une phase
d'incubation d'une quinzaine de jours, la phase d'invasion par le parasite dure
environ 3 mois, avec pour symptômes classiques fièvre, diarrhées
et douleurs abdominales. La phase chronique, plus insidieuse, aboutit à
l'obstruction biliaire avec des crises intermittentes d'angiocholite et de cholécystite.
La mort est rare et en rapport avec des complications hépatiques.
Divers
traitements à visée curative ont été testés,
puis abandonnés faute d'efficacité suffisante ou en raison d'effets
indésirables sévères. En France, 2 substances sont commercialisées
pour le traitement de la fasciolase : le bithionol sous autorisations temporaires
d'utilisation (ATU) nominatives, et le triclabendazole, avec une autorisation
de mise sur le marché (AMM). Leurs dossiers d'évaluation clinique
reposent sur des essais non comparatifs et des séries de cas. Cependant
celui du triclabendazole est plus solide.
En
pratique, compte tenu d'une efficacité curative de l'ordre de 80 %, d'effets
indésirables fréquents mais peu sévères, du risque
d'interactions médicamenteuses moindre, et d'un schéma d'administration
plus simple, en 1 ou 2 prises par voie orale, le triclabendazole est à
proposer en premier choix dans le traitement curatif de la fasciolase ; le bithionol
est à utiliser en seconde intention. Le mieux reste la prévention,
par la non-consommation de végétaux aquatiques sauvages crus, et
le contrôle sanitaire des végétaux du commerce. ©La
revue Prescrire 15 avril 2006 Rev Prescrire 2006 ; 26 (271) :
290-292. |