La DCI : un langage commun, intelligible
et international | | | |
La dénomination commune internationale (DCI) des
médicaments a été conçue il y a une cinquantaine d'années,
sous l'égide de l'Organisation mondiale de la santé, pour servir
de langage commun à l'ensemble des professionnels de santé et des
patients dans le monde entier. |
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Nous n'évoquons pas ici les dénominations communes nationales,
telles que dénomination commune française (DCF) ou British Approved
Name (BAN) ou United States Adopted Name (USAN), car elles tendent à disparaître
au profit de la DCI. Ainsi, la directive européenne 92/27/EEC a recommandé
l'usage des DCI pour l'ensemble des pays de l'Union européenne.
Une mission de l'OMS
Un code précis d'élaboration
Un processus toujours d'actualité
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Une mission de l'OMS L'élaboration
de nombreuses substances pharmaceutiques au début du vingtième siècle
a rapidement fait naître des difficultés de compréhension
et des confusions de tous ordres, au sein des pays et à l'échelon
international. Dès 1945, une première tentative de coordination
a eu lieu entre les programmes de nomenclature des États-Unis d'Amérique,
du Royaume-Uni, des pays nordiques et de la France. Sur la base d'une résolution
de l'Assemblée mondiale de la santé de 1950, l'Organisation mondiale
de la santé (OMS) a été chargée de mettre en place
un programme des DCI dès 1953. Les demandes de DCI sont soumises
à l'OMS par les commissions nationales de nomenclature, quand elles existent,
ou par les fabricants de substances pharmaceutiques eux-mêmes. Elles sont
accompagnées d'informations précises sur la nature chimique de la
substance, son activité pharmacologique et son domaine d'utilisation. |
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Un code précis d'élaboration
Le Groupe d'experts OMS sur la Pharmacopée internationale et les préparations
pharmaceutiques prend en compte le projet de DCI du demandeur, puis propose une
DCI qui doit : -être bien reconnaissable, qu'elle soit écrite
ou prononcée ; -ne pas être trop longue ; -ne pas
être susceptible d'entraîner une confusion avec d'autres noms couramment
utilisés ; -comporter un segment-clé (suffixe, préfixe
ou segment intermédiaire) commun à toutes les substances du même
groupe (groupe homogène par son activité pharmacologique, voire
sa structure chimique) ; -être utilisable sans difficulté
dans le plus de langues possibles : les lettres "h" et "k",
les "æ" et "" sont évitées ;
la lettre "f" est employée au lieu de "ph" ; etc.
La DCI proposée est publiée dans le bulletin WHO Drug Information,
et pendant 4 mois, toute personne peut formuler des remarques ou des objections.
Les principales objections portent en pratique sur les risques de confusion
avec des noms de marque d'une autre substance, parfois concurrente. Les risques
de confusion entre DCI sont également pris en compte, même s'ils
ont statistiquement beaucoup moins de risque de survenir qu'entre noms de marque.
Celles-ci sont prises en compte, et lorsqu'il n'y a plus d'objection, la
DCI devient une DCI recommandée (rec. INN en anglais, pour recommended
International Nonproprietary Name), et fait l'objet d'une publication définitive.
Une liste récapitulative des DCI proposées et des DCI
recommandées est publiée régulièrement. |
| Un processus toujours d'actualité
Selon l'unité de l'OMS chargée des DCI, le travail de sélection
est devenu ces dernières années plus complexe du fait des multiples
modes d'action pharmacologique et spécificités revendiqués
par les firmes pharmaceutiques. De nouveaux concepts ont également été
adoptés pour dé- nommer les substances produites par biotechniques.
Quelles que soient les critiques émises sur les défauts
de telle ou telle DCI, ou sur le choix de tel ou tel segment-clé, le système
international mis en place continue à jouer son rôle : permettre
d'identifier les nombreuses substances pharmaceutiques existant dans le monde,
à l'aide d'un langage commun et invariable. |
© La revue Prescrire 15 août 2002 | | | | |
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