Deux antalgiques
sont à privilégier chez la femme qui allaite : le paracétamol,
puis l'ibuprofène. Leur passage dans le lait est faible, et
la rareté de leurs effets indésirables est bien établie
chez l'enfant.
Lorsque le recours
à un opiacé faible est souhaitable, la codéine
est l'opiacé faible pour lequel on dispose du plus de données.
Son utilisation, en traitement bref, est compatible avec l'allaitement
d'un enfant en bonne santé.
Lorsqu'un opiacé
plus fort est souhaitable, la morphine en traitement bref de quelques
jours est sans danger pour l'enfant allaité en bonne santé.
Son passage dans le lait est modéré, sa biodisponibilité
chez les nourrissons est réduite, mais son élimination
est ralentie chez le nouveau-né.
Chez les enfants
ayant une maladie respiratoire, les risques liés à la
prise d'opiacé par la mère allaitante n'ont pas été
évalués. En raison des risques connus de dépression
respiratoires liés aux opiacés et des conséquences
graves que cela pourrait avoir pour ces enfants, il est prudent de
ne pas associer un allaitement à la prise d'opiacé par
la mère, malgré le faible passage de codéine
ou de morphine dans le lait.
Lorsque l'enfant
allaité est un nouveau-né dans la première semaine
de vie, un prématuré, un enfant hypotrophe ou un enfant
malade, les risques potentiels des médicaments dans le lait
sont plus importants. La surveillance de l'enfant doit être
rapprochée.
©La revue Prescrire 1er décembre
2004
Rev Prescrire 2004 ; 24 (256) : 836-843 (39 références).
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