En 2010, la prescription en DCI (dénomination commune internationale) ne comptait que pour 12 % des prescriptions en France, soit largement en dessous de ce qui est pratiqué dans d’autres pays (81 % au Royaume-Uni). Pourtant les avantages à l'utiliser sont multiples. Les DCI, établies par l'Organisation mondiale de la santé, sont un langage international commun aux soignants et aux patients.
Elle permet à tout patient de se procurer partout son médicament et au soignant de renouveler ou de dispenser un traitement sans risque de confusion : les DCI sont beaucoup moins nombreuses, plus explicites, plus logiques et homogènes que les noms commerciaux. La plupart des DCI comportent des segments-clés informant notamment sur la classe thérapeutique, le mode d'action, l'origine ou la parenté chimique ou biochimique, les effets indésirables. Avec la DCI, les patients sont mieux informés sur la nature réelle du médicament et sont plus à même de repérer les substances à éviter, en raison du risque d’interactions, de cumul de dose, de contre-indication ou d'allergie, par exemple.
La DCI permet en toute indépendance de choisir une substance, sa dose et sa forme pharmaceutique, sans se soucier des intérêts des firmes pharmaceutiques qui promeuvent les noms de marque.
La prescription en DCI n'empêche pas le remboursement du médicament et n'impose pas la dispensation systématique d'un médicament générique. La prescription en DCI des associations fixes de médicaments est l'occasion de réévaluer l'intérêt de chacun d'eux et de l'expliquer aux patients.
Utiliser au quotidien la DCI n'est pas compliqué et contribue à la qualité des soins, pourvu qu'elle soit maîtrisée et adaptée à chaque patient.
Une loi a prévu la prescription obligatoire en DCI en France au plus tard le 1er janvier 2015. Autant apprendre à penser, parler, prescrire et dispenser en DCI dès maintenant.
©Prescrire 1er août 2012
"Ordonnance : la dénomination commune internationale (DCI) au quotidien" Rev Prescrire 2012 ; 32 (346) : 586-591. (pdf, réservé aux abonnés)
