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Infections urinaires : nitrofurantoïne seulement en courte durée

Les atteintes du foie et des poumons, parfois mortelles, et les réactions allergiques, incitent à limiter l’utilisation de la nitrofurantoïne.

La nitrofurantoïne (Furadoïne° ou autre) est un antibiotique commercialisé depuis une soixantaine d'années en France dans certaines infections urinaires. Son profil d'effets indésirables connus comporte notamment : des troubles digestifs, des pneumopathies, des atteintes hépatiques, des troubles sanguins, des réactions allergiques, etc.

Entre 1985 et juin 2010, 578 notifications d'effets indésirables ont été recensées en France : 37 % correspondaient à des troubles pulmonaires, 19 % à des atteintes hépatiques, 18 % évoquaient une allergie grave.

Parmi les 49 observations d'atteintes pulmonaires, 2 patients sont morts. 17 patients ont souffert de séquelles.

Les atteintes hépatiques ont été la cause d’un décès et d’une transplantation.

Ces différents risques étaient 3 fois plus importants en cas d’utilisation de plus d’un mois. Les atteintes hépatiques et pulmonaires ont été deux fois plus élevées chez les patients âgés de plus de 65 ans.

Suite à ce bilan de pharmacovigilance, l'Agence française du médicament a restreint les indications de la nitrofurantoïne au traitement curatif de courte durée (5 à 7 jours) dans certaines infections urinaires en dernier recours par voie orale, seule situation où elle a considéré que sa balance bénéfices-risques reste favorable.

La nitrofurantoïne est contre-indiquée en traitement prolongé et elle ne doit plus être utilisée en prévention, en raison des risques disproportionnés.

©Prescrire 1er juillet 2012

"Nitrofurantoïne et infections urinaires : pas en usage prolongé, rarement en curatif" Rev Prescrire 2012 ; 32 (345) : 511-512. (pdf, réservé aux abonnés)

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